Brussels Airlines à nouveau rentable: “Une année à marquer d’une pierre blanche”
Les bénéfices sont enfin de retour à Brussels Airlines : 41,3 millions d’euros après impôt et versement d’une participation de 5 millions d’euros versée au personnel. La compagnie n’avait plus gagné d’argent depuis 2007.
Un peu enroué, le CEO de Brussels Airlines a annoncé lors d’une conférence de presse ce jeudi matin le montant du bénéfice net qu’a réalisé la compagnie en 2015 : 41,3 millions d’euros. Un beau résultat si l’on tient compte du contexte concurrentiel particulièrement rude de la Belgique, où les compagnies low cost pèsent plus de 25% du marché, davantage qu’en France ou en Allemagne.
Recrutement de 240 personnes en 2016
“Une année à marquer d’une pierre blanche” a insisté Bernard Gustin. Brussels Airlines n’avait plus dégagé de bénéfice depuis 2007. Elle avait entrepris un plan de restructuration et d’investissement, Beyond 2013-2014, qui visait un retour à la profitabilité en 2014. Avec un an de retard, le résultat et là, grâce à une politique de réduction de coûts, d’amélioration de la productivité et une croissance du trafic passé de 5,9 millions de passagers à 7 millions en 2015. Elle a relevé l’objectif de 2018 de 8 à 10 millions de voyageurs. Pour y parvenir, bonne nouvelle : Brussels Airlines va recruter 240 personnes de plus cette année, pour arriver à un effectif moyen de 3609 personnes.
L’exercice n’était pas simple car la restructuration devait tenir compte de la pression sur les tarifs, exercées par la concurrence low cost en Europe et des compagnies du Golfe et de Turkish Airlines sur l’Afrique. En 2010 les tarifs étaient 10% plus bas. Malgré cela tous les marchés sont rentables : l’Amérique, l’Afrique et surtout l’Europe, que la plupart des compagnies “non low cost” ne parviennent pas à rentabiliser.
Restructuration sans plan social
La compagnie avait lancé son plan Beyond 2013-2014, signé en décembre 2012, en évitant de passer par la case licenciement, moyennant un accord avec le personnel notamment au sujet d’une hausse de productivité. Un des éléments de la négociation était une forme de participation aux bénéfices futurs, qui se concrétise : 5 millions d’euros sont versés au personnel, soit une moyenne de 1500 euros par personne. Le montant varie selon la personne et les accords qui la concerne.
Bénéficiaire même sans pétrole bon marché
La baisse du prix du pétrole a joué pour parvenir à ce niveau de bénéfice. Mais ne remet pas en cause la rentabilité structurelle de la compagnie dont le premier actionnaire est Lufthansa. “Nous aurions sans doute dégagé un bénéfice de 6 ou 7 millions d’euros” dit Bernard Gustin. Les gains sur le carburant ont été partiellement effacés par les conséquences du lockdown de Bruxelles en novembre 2015, dont l’impact est estimé à 10 millions d’euros, au dollars fort et à l’impact de la fermeture de la compagnie Korongo, une joint-venture que Brussels Airlines avait développée pour organiser du transport intérieur au Congo (-3,5 millions d’euros).
Encore 15% d’économie d’ici 2018
Bernard Gustin insiste sur les efforts à faire dans les années à venir. “Le pétrole ne sera sans doute pas toujours aussi bon marché, et la concurrence low cost ne va pas disparaître”. Il vise une économie par siège kilomètre de 15% d’ici 2018, année où le bénéfice visé s’élève à 50 millions d’euros.
Une partie de cet effort sera obtenu grâce à la standardisation de la flotte. A partir de 2017 elle ne comptera plus d’Avro (avions court courrier à quatre moteurs), rien que des Airbus : A319/320 pour l’Europe, A330 pour les longs courriers. Cela simplifiera la gestion des pilotes et de la maintenance.
Bientôt l’Inde ?
La compagnie continuera a développé ses vols longs courrier. Elle a annoncé une ligne sur Toronto à partir du 27 mars prochain. Et se prononcera d’ici la fin du mois sur une possible liaison Bruxelles-Mumbai, en Inde. Une nouveauté car la compagnie avait soigneusement évité, jusqu’ici, d’aller vers l’Asie, où la concurrence des compagnies du Golfe est puissante. Elle profite, comme pour Toronto, du départ de la compagnie indienne Jet Airways de Zaventem, où elle disposait d’un hub, qui déménage à Amsterdam, et qui laisse ainsi vacantes des lignes que Brussels Airlines cherche à récupérer.
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