Belgacom: le salaire de la CEO n’est pas de 650.000 euros comme annoncé…

Dominique Leroy, CEO de Proximus © BELGA

Jean-Pascal Labille, le ministre des Entreprises publiques l’avait pourtant dit et redit : 650.000 euros maximum et tout compris, voilà ce que toucheraient à l’avenir les “grands patrons”.

Dominique Leroy, en succédant à Didier Bellens à la tête de Belgacom, devait être une des premières à se voir rémunérer à ce nouveau tarif. Or il semblerait qu’il n’en est rien. Même si son salaire n’égale pas celui de son prédécesseur, quelques petits “extras”, non prévus par le gouvernement Di Rupo de prime abord, sont venus s’ajouter au salaire de base.

Ce qui fait surtout grincer des dents, c’ est un versement conséquent dans le cadre d’une assurance groupe . Cette cotisation à ce plan d’épargne outrepasse largement la rémunération annuelle d’un employé traditionnel puisqu’il serait question de 100.000 euros. Mais ni Dominique Leroy, ni Stefaan De Clerck, président du conseil d’administration de Belgacom, ne disaient connaître le montant exact du versement.

Les “compléments de rémunération” ne s’arrêtent pas là puisque la CEO de Belgacom aurait notamment encore droit à un bonus si elle fait mieux qu’attendu. Un bonus en plus du bonus, selon le quotidien Le Soir. A cela s’ajoute encore un budget à part pour son véhicule de société, un autre sur une assurance hospitalisation ainsi que quelques autres menus avantages en nature.

Certains “insiders” évoquent une rémunération totale qui pourrait s’élever à plus de 800.000 euros par an. Dominique Leroy a d’ailleurs reconnu qu’elle avait quelques extras. “Mais ce sont tous des extras que j’avais déjà auparavant chez Belgacom, et dont il avait été convenu que je pourrais les garder”, a-t-elle déclaré aux journalistes du Standaard.

Stefaan De Clerck a, quant à lui, défendu le package salarial global dans les pages du Soir. “Il n’y a rien d’anormal à cela”, déclarait le président du conseil d’administration de Belgacom au quotidien. “Il s’agit d’un mécanisme global chez Belgacom, qui se substitue à l’ancien régime des stock-options. Si un tel système existe pour vos collègues, il doit également s’appliquer pour votre patron. Il n’est pas souhaitable que ceux qui prennent des responsabilités obtiennent moins que ceux qui restent assis sur leur chaise avec des droits acquis.”

On peut dès lors supposer que Dominique Leroy vient d’ouvrir une voie royale à la personne qui succèdera à Johnny Thijs en prenant les rênes de bpost. Celle-ci pourra s’inspirer de ces bonus et suppléments “complémentaires” pour négocier son salaire et dépasser le plafond de 650.000 euros imposé par Jean-Pascal Labille. A défaut de “crever” ce plafond comme c’était le cas auparavant…

Même si Dominique Leroy gagne moins que son prédécesseur, on ne peut accuser Belgacom d’être une société qui applique une politique salariale sexiste en payant moins ses directrices que ses directeurs comme c’est le cas aux Etats Unis. En effet, selon le Huffingtonpost.com, Mary Bara, la nouvelle CEO de General Motors, gagnerait moitié moins que son prédécesseur Dan Akerson.
Selon le rapport que GM a fourni à la SEC (Securities and Exchange Commission) pour le mois de janvier 2014, Mary Barra aura “un total de 4,4 millions de dollars de compensation, incluant une base salariale de 1,6 million de dollars en 2014”. “Tristes” chiffres comparés aux 9 millions de dollars de son prédécesseur, incluant 1,7 million de salaires et 7,3 millions en stock-options.

Et le cas de la CEO de GM n’est pas un cas isolé ; d’après Think Progress les dirigeantes d’entreprises les mieux payées (Standard & Poor’s Index) touchent 18% de moins que les hommes…

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