Big data: une percée majeure dans les soins de santé

© Getty Images/iStockphoto

Il est un fait qu’aujourd’hui, nous vivons plus longtemps et en meilleure santé. Et les évolutions technologiques nous permettront de continuer à améliorer encore notre niveau de santé. Nous avons donné la parole à Daniel Kraft, Chair for Medecine à la très réputée Singularity University américaine, et nous avons rendu visite à la KU Leuven.

Les premières étapes au niveau des big data dans les soins de santé ont déjà été franchies. Pour preuve, il suffit de regarder les compteurs de pas, les vêtements intelligents ou le dossier patient électronique. Dr. Daniel Kraft: “Nous savons que le fait de mesurer le comportement exerce une influence majeure sur la maladie et sa survenance. Aujourd’hui, nous pouvons déjà mesurer beaucoup de choses grâce aux wearables. C’est ce que nous appelons ‘the quantified self’.”

“Mais l’avenir appartient au ‘quantified health’: en collectant des données très ciblées sur la santé des patients, par exemple grâce à une balance numérique, les médecins pourront influer très tôt sur le comportement de ce patient et dans le même temps prévenir les maladies.”

Le tricorder: quand la fiction devient réalité

L’étape suivante au niveau des vêtements intelligents portera sur les appareils capables de mesurer en un temps record toute une série d’indicateurs de santé avant de les stocker automatiquement dans une base de données. Il s’agit des fameux tricorders, inspirés de la série télévisée Star Trek où le docteur McCoy dote ses patients d’un appareil portable capable d’effectuer des analyses et des diagnostics en un instant.

Dr. Daniel Kraft, Chair for Medecine à La Singularity University américaine.
Dr. Daniel Kraft, Chair for Medecine à La Singularity University américaine.

Entre-temps, la fiction est devenue réalité. Dr. Daniel Kraft: “En posant un diagnostic à un stade précoce, le médecin est en mesure de traiter plus rapidement toute maladie. Au niveau du diagnostic, on voit apparaître toujours plus d’applications d’e-santé, comme le tricorder médical. Si une telle application permet de visualiser très tôt des indicateurs, d’un cancer par exemple, il sera possible de réagir très rapidement.”

Vers un ‘internet du corps’

Nous collecterons donc toujours plus d’informations sur nous-mêmes et notre corps, à la fois dans des délais toujours plus courts et sur des périodes plus longues. “Des appareils intelligents, compacts et interconnectés nous aident à mieux comprendre ainsi qu’à optimiser notre santé physique et mentale. Grâce à de très nombreux capteurs à prix réduit, nous évoluons d’un ‘internet des objets’ vers un ‘internet du corps’. Des fonctions comme la respiration, le rythme cardiaque et la posture sont constamment mesurées à l’aide de capteurs, de tatouages temporaires, etc.”, explique encore le docteur Kraft.

Grâce à de très nombreux capteurs, nous évoluons d’un ‘internet des objets’ vers un ‘internet du corps’, pour un coût minime.

Des données à la prévention

Ce faisant, un traitement pourra demain être encore plus personnalisé. Du fait que des informations relatives à un groupe toujours plus grand de patients seront disponibles en continu, des bases de données vont voir le jour, dotées d’informations toujours plus pertinentes. C’est ainsi que la KU Leuven construit depuis 20 ans déjà Intego, une base gigantesque de données patient anonymes. Gijs Van Pottelbergh, chercheur: “Une cinquantaine de médecins généralistes fournissent bénévolement des données provenant de leurs dossiers médicaux. Nous collectons des données provenant de diagnostics des généralistes, de laboratoires et de prescriptions médicales. Et sur cette base, nous dégageons et analysons des tendances épidémiologiques et des comportements de prescription.”

La prochaine étape consistera à intégrer Intego à des bases de données d’hôpitaux ou de mutuelles. “Lorsque les systèmes de dossiers médicaux sont dans le cloud, il est possible de collecter et d’analyser les données beaucoup plus rapidement. D’ici un certain temps, il sera possible de prévoir des épidémies et d’agir plus rapidement encore de manière préventive sur certaines évolutions en matière de santé”, dixit Van Pottelbergh.

Partner Content