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Travail vs rémunération : bonheur et économie

L’argent ne fait pas le bonheur, ce sont les gens qui se rendent mutuellement heureux. Une enquête sur le bonheur révèle l’importance du travail par rapport au pouvoir d’achat. Des idées utiles pour la concertation sociale.

L’argent ne fait pas le bonheur, ce sont les gens qui se rendent mutuellement heureux. Une enquête sur le bonheur révèle l’importance du travail par rapport au pouvoir d’achat. Des idées utiles pour la concertation sociale.

L’argent ne fait pas le bonheur. Ou plus exactement, la pauvreté rend les gens malheureux. Mais la courbe du bonheur ne grimpe pas indéfiniment toujours plus haut. Elle s’aplanit assez vite. Au-delà d’un niveau déterminé de bien-être économique, le niveau de bonheur n’augmente plus.

Dans nos régions, les gens riches se voient de plus en plus accoler une connotation négative. Et pourtant, les gens qui possèdent d’importants moyens financiers, peuvent les utiliser pour réaliser des projets qui présentent une grande valeur. Les deux hommes les plus riches du monde, Warren Buffett et Bill Gates, ont offert la moitié de leur fortune à une bonne oeuvre. Le fondateur du site de réseau social Facebook, Mark Zuckerberg, qui à l’âge de 26 ans est l’un des plus jeunes milliardaires de la planète, a également fait don de la moitié de sa fortune.

Et l’un des projets présentant le plus de valeur que des gens fortunés peuvent réaliser est de créer de l’emploi ou de le préserver. En investissant dans des entreprises, des projets de recherche ou des entreprises débutantes. Donner des moyens pour façonner l’avenir d’une manière positive. L’argent ne fait pas le bonheur mais peut être utilisé pour rendre les gens heureux.

Le travail, facteur de bonheur

Mais il y a plus. Ces dernières années, les économistes se sont mis à s’intéresser de plus en plus à ce qui rend les gens et groupes de gens heureux. Il y a naturellement les besoins fondamentaux, comme la liberté et la santé. Mais pourquoi, lorsque ces besoins sont satisfaits, certains pays sont-ils encore plus heureux que d’autres ? Comme chez les individus, le niveau de bien-être économique est important jusqu’à un certain niveau. Et comme chez les gens, la relation entre les deux notions s’estompe relativement vite. Les pays riches ne sont pas nécessairement des pays heureux.

D’autres facteurs jouent un rôle. L’implication dans la vie sociale surtout est un déterminant important du bonheur. Rien ne rend les gens plus heureux que de participer au processus économique et d’être appréciés pour cette collaboration. Le travail est le principal facteur de bonheur chez l’homme. Cela devrait être une importante valeur douce pour un économiste dans ses avis et observations. C’est pourquoi dans des négociations sociales, la création et la sauvegarde de l’emploi doit toujours primer sur d’autres objectifs. La sauvegarde de l’emploi doit donc toujours l’emporter sur le pouvoir d’achat. Dans nos négociations sociales, cette idée n’est pas suffisamment prise en compte. Il est prouvé que les gens s’adaptent plus facilement à un choc au niveau de leurs revenus qu’à la perte de leur travail. Car outre un revenu, le travail procure aux gens des contacts sociaux, une valorisation, de la dignité, un but dans la vie, une incitation à développer encore davantage leurs talents.

Une étude réalisée en septembre 2010 par la San Francisco Fed sur le bonheur et le bien-être dans plus de 100 pays, a conclu qu’en Belgique exceptionnellement, on constate un rapport négatif entre le bien-être et le bonheur. Notre pays a réalisé le score négatif le plus important. L’étude n’en donne pas la raison. Mais il est notoire que notre pays preste mal pour deux paramètres liés au bonheur : les impôts élevés et le faible taux d’occupation parmi la population âgée.

Une politique économique saine doit donc tenir compte du bonheur et des facteurs qui contribuent au bonheur des gens et par extension, des sociétés. Le fait que le travail prime sur le pouvoir d’achat signifie aussi qu’une allocation n’a pas la même valeur qu’une rémunération équivalente procurée par le travail.

Réactions : trends@econopolis.be

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