IAMGOLD: une affaire!

© http://www.iamgold.com/

Le producteur canadien d’or n’a pas connu un trimestre de meilleur acabit que ceux de l’exercice 2018. Le cours de son action est revenu à son plus bas niveau sur les trois dernières années.

Au premier trimestre, la production du groupe est retombée à 185.000 onces troy, soit 20% de moins qu’un an plus tôt, mais aussi, le niveau le plus faible qu’il ait enregistré. La baisse de la production à Essakane (-17%) était attendue: dans la mine burkinabé, qui s’adjuge à peu près la moitié de la production du groupe, des couches de minerai moins riches en or sont pour l’heure exploitées. A Rosebel (Surinam), la production a légèrement progressé (part de 37% dans la production consolidée). A Westwood (Canada), en revanche, la reprise de l’activité sismique a fait chuter la production de 40.000 à 12.000 onces. Le coût de production y a augmenté d’un tiers, à 1.192 dollars l’once.

Le coût de production moyen du groupe a dès lors atteint 1.086 dollars l’once au premier trimestre, contre 953 dollars un an auparavant. IAMGOLD a ainsi clos le trimestre sur une perte de non moins de 41,3 millions de dollars, ou de 0,09 dollar par action. Si bien que la direction a été contrainte de prendre des mesures de réduction des coûts. Pour l’instant, elle maintient ses prévisions de production (ajustées précédemment) pour 2019: entre 810.000 et 870.000 onces d’or seront extraites, à un coût moyen compris entre 1.030 et 1.080 dollars l’once.

Par ailleurs, la fermeture de la mine Yatela (Mali), détenue à 80% par la compagnie Sadiola Exploration, une joint-venture entre IAMGOLD et AngloGold, va lui coûter cher. Arrivée au terme de sa durée de vie commerciale, elle va être “vendue”, pour un dollar symbolique, à l’Etat malien, qui détient les autres 20%. La joint-venture devra lui verser 18,5 millions de dollars pour couvrir les frais liés à la fermeture et les divers programmes sociaux.

A l’issue de l’exercice 2018, les cash-flows disponibles du groupe se sont inscrits en rouge: -734,6 millions de dollars. Au terme du premier trimestre de 2019, ils étaient toujours négatifs (-61,4 millions). Cela ne constitue pas un problème dès lors que cet argent est affecté à des projets qui produiront des cash-flows. Mais les activités poursuivies doivent en rapporter suffisamment pour que le groupe soit apte à supporter les charges d’investissement. Or, ce n’est pas le cas, actuellement. IAMGOLD puise donc dans ses réserves de liquidités. Il avait encore 673,7 millions de dollars en caisse et disposait d’une ligne de crédit non encore utilisée de 500 millions, au terme du premier trimestre. Sa dette s’élevait à 394,5 millions de dollars. Le groupe percevra 170 millions de dollars en décembre en vertu d’un contrat de couverture; en contrepartie, il livrera 150.000 onces d’or en 2022.

IAMGOLD a décidé au début de cette année de différer la construction de Côté Gold (Canada); elle sera entamée lorsque le cours de l’or augmentera. Le groupe devra trouver un partenaire, pour développer le projet (coût estimé à 1,3 milliard de dollars). La mine devrait livrer en moyenne 367.000 onces d’or par an durant toute la durée de sa vie (16 ans). Quant à la mine Saramacca (Guyane), elle sera exploitée au second semestre.

Conclusion

Nous nous attendons à ce que la direction revoie à la baisse les prévisions annuelles, mais le scénario est déjà intégré dans le cours de l’action, revenue à son plus bas niveau sur les trois dernières années. A 0,4 fois la valeur comptable, la valorisation est si faible que le groupe pourrait recevoir une offre d’acquisition. Sa situation financière est saine. Une pépite à saisir.

Conseil: acheter

Risque: élevé

Rating: 1C

Cours: 2,56 dollars

Ticker: IAG US

Code ISIN: CA4509131088

Marché: New York Stock Exchange

Capit. boursière: 1,2 milliard USD

C/B 2018: 37

C/B attendu 2019: 32

Perf. cours sur 12 mois: -57%

Perf. cours depuis le 01/01: -30%

Rendement du dividende: –

Partner Content