La “cage dorée” du CDI et l’inadéquation de l’offre enlisent le marché de l’emploi

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Le marché belge de l’emploi est “enlisé”; il fait face depuis plusieurs années à une absence de rotation spontanée et le nombre de postes vacants a atteint un niveau record, affirme mercredi Securex sur base de son baromètre annuel.

Le prestataire de services en ressources humaines explique ce phénomène par le vieillissement de la population, l’inadéquation entre la demande et l’offre et la trop grande importance accordée aux contrats à durée indéterminée.

En 2017, seuls 5,75% des travailleurs ont changé d’emploi de leur propre initiative, soit un peu plus que l’année précédente (5,18%).

“Pourtant, compte tenu du nombre record d’emplois vacants, on s’attendrait à davantage de mouvement. Il semble que tant les travailleurs que les employeurs prennent peu d’initiatives de changement”, commente Frank Vander Sijpe, HR Research Director chez Securex.

Le Forem a ainsi reçu 184.617 offres d’emploi en 2017, soit 30,91% de plus que l’année précédente, mais la demande de main-d’oeuvre est spécifique et sectorielle en fonction des remplacements et de la croissance, constate Securex.

Les Belges de plus de 50 ans sont particulièrement peu nombreux (2%) à quitter leur employeur, bien conscients que les employeurs n’engageaient plus à leur âge et peu enclins à abandonner leur rémunération souvent basée sur l’ancienneté.

Par ailleurs, de nombreux travailleurs qui veulent changer sont “prisonniers de la cage dorée du contrat à durée indéterminée”, poursuit le prestataire. “La multiplication des indépendants ou des approches telles que le portage salarial français peuvent dynamiser le marché”, recommande-t-il.

Securex relève aussi que la Belgique est le pays européen avec le plus fort décalage entre le taux d’emploi des autochtones (70,2% en 2016) et celui des personnes nées en dehors de l’UE (49,1%).

Le baromètre est basé sur un échantillon de 36.629 travailleurs belges du secteur privé.

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