En termes d’offre de kiosque numérique, la presse belge est très en retard

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Frederic Brebant Journaliste Trends-Tendances  

Les opérateurs télécoms français multiplient les offres de kiosque numérique pour leurs abonnés. En Belgique, le mouvement est à la traîne.

La presse écrite est-elle en train de suivre le chemin digital des chansons ? Aujourd’hui, la consommation de musique passe essentiellement par des plateformes de streaming telles que Deezer ou Spotify et il se pourrait bien que la lecture des journaux et des magazines se fasse, elle aussi, de plus en plus par la voie numérique. Du moins si les opérateurs télécoms en Belgique épousent la tendance en vogue chez leurs homologues français…

Outre-Quiévrain, les grandes entreprises de télécommunications suivent en effet ce mouvement du streaming depuis plusieurs mois déjà et ne cessent d’innover dans leur offre de contenus. Ainsi, après les opérateurs SFR et Bouygues Telecom qui proposent déjà des journaux et des magazines sur leur propre plateforme de diffusion, voici que le géant Orange entre à son tour dans la danse numérique. Depuis le 5 octobre, la plupart des clients internet ou mobile de cet opérateur français ont non seulement accès à plus de 300 titres de presse écrite, gratuitement, via l’application ePresse sur smartphone et tablette (ou via le site web epresse.fr), mais aussi à une sélection de quelque 3.000 bandes dessinées de qualité. Spirou, Lucky Luke, Thorgal, Largo Winch, Blake et Mortimer, etc. Il y en a pour tous les goûts et cette offre de BD via un opérateur télécom est une première sur le marché français.

Bien sûr, il s’agit là d’une grande action promotionnelle, car après la date butoir du 4 avril 2018, ces deux services de lecture numérique – titres de presse et catalogue BD – deviendront payants et seront facturés au client 9,99 euros par mois chacun. Il n’empêche : la lecture des journaux et des magazines en ligne, à grande échelle, semble irréversible et les spécialistes du marché s’attendent désormais, pour la presse écrite, à un phénomène équivalent à la montée en puissance du streaming en musique.

La Belgique en retard

Encore faut-il que les grands éditeurs s’entendent pour que la tendance s’enclenche en Belgique. Si, en France, des titres renommés comme Le Figaro, Libération, L’Equipe et L’Humanité se retrouvent collégialement sur les offres d’Orange, de Bouygues Telecom et de SFR, aucune initiative de ce genre n’a encore, à ce jour, émergé chez les opérateurs belges. Certes, l’abonné au câblo-distributeur VOO peut déjà regarder, sur son décodeur Evasion, l’application du journal L’Avenir – VOO et les Editions de l’Avenir tous deux propriétés de l’intercommunale Nethys – mais aucun kiosque numérique digne de ce nom n’est, pour l’instant, proposé au client, qu’il soit inscrit chez VOO, Proximus ou même Orange Belgique qui n’a pas l’intention d’imiter sa maison mère, que ce soit pour relayer la presse française ou belge.

Même si les grands éditeurs de presse belges ont lancé, il y a cinq ans, le projet Media ID censé jeter les bases d’un kiosque numérique ” grand public ” avec un seul identifiant pour l’ensemble des journaux et magazines, le soufflé est très vite retombé et il n’existe, depuis, aucun projet concret en la matière. Si ce n’est la plateforme web gopress.be réservée aux professionnels de la communication et des médias, mais qui n’est nullement comparable à l’offre conviviale et surtout bon marché des opérateurs télécoms français.

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