La France engage un bras de fer avec les Etats-Unis sur le dossier BNP Paribas

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La France a réitéré vendredi sa menace de blocage des impopulaires négociations commerciales entre l’Union européenne et les Etats-Unis après la fin de non-recevoir que lui a adressée Barack Obama la veille sur le dossier judiciaire de la banque BNP Paribas. “Ce traité qui peut être positif pour développer les échanges, ne peut exister que sur une base de réciprocité. Évidemment, si dans le cas d’une banque européenne, c’était d’unilatéralisme qu’il s’agissait et non pas de réciprocité, ça risque d’avoir des conséquences négatives”, a déclaré vendredi matin sur RTL le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, en référence au futur traité de libre échange entre Etats-Unis et Union européenne (TTIP).

La veille, c’est le président français François Hollande qui était monté au créneau en évoquant le dossier “en détail” avec son homologue américain au cours d’un dîner à Paris, bien que M. Obama ait indiqué plus tôt ne pas vouloir intervenir dans une affaire judiciaire.

Accusée d’avoir enfreint l’embargo américain dans certains pays comme l’Iran ou le Soudan, BNP Paribas, première banque française, risque jusqu’à 10 milliards de dollars d’amende ainsi qu’une suspension provisoire de certaines de ses activités aux Etats-Unis.

La France, qui craint que ces sanctions n’affectent la distribution de crédits alors qu’elle cherche à tout prix à la relancer, cherche à mettre les autorités américaines devant leurs responsabilités en faisant valoir que ces pénalités sont disproportionnées et risquent de déstabiliser le système financier européen.

Selon M. Fabius, qui participait au dîner entre les chefs d’Etat français et américain, François Hollande a insisté sur le fait que l’affaire était “très importante pour l’Europe et pour la France” car si BNP Paribas était mise en difficulté, cela créerait “une interférence très négative pour l’Europe et pour son économie”.

“Je comprends tout ça mais dans notre tradition et dans notre système, il ne m’appartient pas d’intervenir sur l’aspect judiciaire des choses”, a éludé Barack Obama selon M. Fabius, qui a toutefois estimé que les Américains avaient entendu les arguments français.

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