Régulation d’internet: “Rien n’a eu lieu et tout a eu lieu”

Image d'illustration © REUTERS

L’Icann, l’organisme qui attribue les adresses internet dans le monde et dont le gouvernement américain vient de lâcher les rênes, est désormais dans une phase où les gens de terrain sont en charge, a indiqué mardi son patron, le Suédois Goran Marby.

Il a noté que rien n’avait changé dans le fonctionnement quotidien pour les internautes depuis que les Etats-Unis ont laissé expirer le 1er octobre le contrat qui les liait depuis 18 ans à l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers.

“Rien n’a eu lieu et tout a eu lieu”, a-t-il toutefois estimé lors d’un entretien avec l’AFP à Washington. “Internet est une chose née du terrain, et maintenant le terrain est en charge”.

L’Icann, basé en Californie, gère le système des noms de domaines en ligne que le grand public connaît sous formes d’adresses de sites en .com ou .fr par exemple. Après avoir été pendant des années sous la supervision du département américain du Commerce, il est devenu début octobre une entité internationale auto-régulée et à but non lucratif.

Le nouveau modèle, dit “multipartite”, donne un rôle à toute une série de groupes d’intérêts comme des universitaires, des entreprises, des experts techniques ou des gouvernements, faisant de l’Icann “une entité dont personne ne peut avoir le contrôle”, assure M. Marby.

“C’est intégré au système qu’il n’y a pas un pays, une entité, un gouvernement, une organisation, une personne qui peut contrôler ce que nous faisons”, insiste-t-il.

Il rappelle toutefois que le rôle de l’Icann est purement technique, et qu’il n’a pas son mot à dire quand certains pays décident de bloquer, filtrer ou censurer la toile.

“Notre mission est de faire fonctionner l’interopérabilité”, indique-t-il. “C’est aux gens dans le monde de l’utiliser de la manière dont ils veulent l’utiliser. Nous fournissons le service, pas le contenu”.

L’Icann peut toutefois être amené à prendre des décisions controversées quand on lui soumet des demandes de noms de domaines, comme par exemple quand il a dû se pencher dans le passé sur l’attribution d’adresses en “.vin” ou “.wine”.

M. Marby juge justement que le nouveau modèle “semble fonctionner pour s’occuper de ces conflits”, car “cela fonctionne à travers une procédure de consensus”.

Partner Content