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Les marchés financiers seraient-ils insensibles aux événements géopolitiques?

Les marchés financiers seraient-ils devenus insensibles aux événements géopolitiques, même ceux qui risquent de faire déraper nos économies ? C’est le sentiment de plusieurs spécialistes ces jours-ci, dont l’excellent genevois Michel Santi.

Et à vrai dire, ils n’ont pas tort, regardez d’ailleurs ce qui s’est passé ces derniers jours : un avion civil a été outrageusement descendu avec 300 passagers à bord et, cela, dans une région qui se situe aux portes de notre Europe occidentale ? Mais la Bourse ne réagit pas.

Autre exemple : du fait du départ des Américains, l’Iraq est sur le point de basculer et de se transformer en un Etat terroriste, avec des implications que l’on ose à peine imaginer pour la sécurité internationale ? Et là encore, la Bourse garde son calme olympien.

Troisième exemple : une nouvelle flambée des violences entre Israéliens et Palestiniens risque d’embraser un Proche Orient qui est déjà tétanisé par la boucherie syrienne. Mais là encore, c’est le calme plat sur les marchés financiers ou plutôt “business as usual”.

C’est à ne rien y comprendre. Non seulement, les marchés n’ont quasi pas bronché, je dis quasi pas car il y a bien eu une petite baisse le 17 juillet mais une baisse très, très vite oubliée car les Bourses continuent de voler de records en records !

Alors, c’est vrai que ces records se font dans le cadre de volumes très faibles en Bourse, mais tout de même… Il fut un temps où des événements pareils auraient fait vaciller les Bourses et où les investisseurs auraient pris leurs bénéfices, c’est-à-dire ils auraient vendu leurs actions pour protéger les profits accumulés.
Or, ce n’est pas le cas, et c’est d’autant plus étonnant que, de l’avis général, les actions américaines sont déjà chères sur un plan historique. Donc, les derniers événements auraient dû être un prétexte pour prendre ses bénéfices, mais il n’en a rien été !

La question, c’est pourquoi ? Mais parce que la Bourse, je dirai même les Bourses sont aujourd’hui moins intéressées par l’économie en général que par la politique monétaire des banques centrales. En réalité, le vrai dopant des Bourses, c’est ce maintien artificiel des taux d’intérêt à des niveaux très bas. C’est ce dopage monétaire qui dirige et conduit les Bourses depuis des mois. Les uns pensent que ce dopage monétaire les conduira au firmament boursier, et les autres, plus minoritaires, pensent que les ânes boursiers ne vont pas à l’abreuvoir mais à l’abattoir.

Une chose est au moins certaine, les marchés sont aujourd’hui découplés du monde des vivants, autrement dit, de la réalité ; autant le savoir.

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