Remplacement des F-16 : l’industrie belge en passe de se fédérer pour obtenir des contrats

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L’industrie aéronautique belge, toutes Régions confondues, a décidé de se fédérer pour tenter d’obtenir un maximum de “retombées” économiques lors du remplacement des chasseurs-bombardiers F-16, un contrat de plus de 3,5 milliards d’euros attendu pour la mi-2018, a-t-on appris lundi de source industrielle.

L’association représentant l’industrie nationale de la sécurité et de défense, le “Belgian Security and Defense Industry” (BSDI), et son groupe de travail AWG (“Aeronautical Working Group”) qui regroupent les associations régionales – Entreprises wallonnes de l’aéronautique (EWA), Brussels Aeronautical Group (BAG) à Bruxelles et Flemish Aerospace Group (FLAG) en Flandre – devraient porter d’ici fin septembre une nouvelle structure sur les fonts baptismaux.

Il s’agira d’une société répondant au nom de Belag (pour “Belgian Aeronautical Group”), dont les fondateurs sont les membres du BSDI/AWG, à l’exception de Pratt & Whitney Belgium Engine Center (BEC) de Vottem, a expliqué un spécialiste du dossier à l’agence Belga. L’acte fondateur devrait être signé devant notaire avant fin septembre, a-t-il ajouté.

Belag proposera alors aux cinq entreprises (BIEN: entreprises) – deux américaines et trois européennes – représentant chacune un candidat à la succession du F-16 de signer un accord-cadre fixant un “engagement contraignant” sur la “valeur ajoutée” qu’elles sont prêtes à fournir à l’industrie belge en tenant compte des législations européenne et belge – qui interdisent en principe de réclamer, comme par le passé, des compensations économiques dans le cadre de marchés publics, à moins d’invoquer l’article 346 du traité de Lisbonne.

Ces données seront rendues publiques, a-t-on assuré de même source, en se défendant de vouloir interférer avec la prise de décision politique – ce sera au gouvernement de choisir l’avion qui succèdera au F-16, sur la base de critères militaires, mais aussi économiques, négociés avec des agences étatiques.

Dans une phase ultérieure, après la signature du contrat avec l’avionneur retenu, Belag se propose d’évaluer régulièrement si le niveau de valeur ajouté promis est effectivement réalisé.

Cinq candidats sont actuellement en lice: le F-35A Lightning II de Lockheed Martin, le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing, le Rafale F3R du français Dassault, le JAS-39E/F Gripen du suédois Saab et l’Eurofighter du consortium éponyme.

Le gouvernement a réservé à deux reprises, en décembre puis en juin derniers, un montant de 3,573 milliards d’euros à l’achat de 34 chasseurs-bombardiers destinés à succéder aux F-16 vieillissants à partir de 2023.

Mais l’appel d’offres destiné à concrétiser cet achat se fait attendre et il ne pourrait n’être diffusé qu’en octobre, selon plusieurs sources. Ce qui risque de réduire d’autant la période d’analyses des offres, le gouvernement tenant à boucler cet achat vers la mi-2018.

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