Trends Tendances

Zone euro : se préparer au pire, en espérant le meilleur

Un prix de 250.000 livres sterling pour résoudre un problème économique, ça n’est pas comparable à “win for life” mais c’est pas mal quand même.

On savait déjà qu’un aristo britannique avait proposé 300.000 livres sterling à celui ou celle qui trouverait la solution à cette crise. Maintenant, c’est au tour d’un autre britannique, Lord Simon Wolfson, d’offrir un prix de 250.000 livres sterling pour celui ou celle, qui trouvera non pas la solution à la crise (là je crois qu’il faudra encore attendre), mais plus modestement à celui ou celle qui a prévu le meilleur scénario en cas de départ forcé d’un Etat de la zone euro.

Pour gagner cette somme, vous auriez dû répondre à la question : “si un Etat membre devait quitter l’Union économique et monétaire, quelle procédure adopter pour rendre cela le moins douloureux possible ?” Ne vous précipitez pas pour répondre, il y a déjà un gagnant : la firme de recherche économique Capital Economics a remporté les 250.000 livres sterlings. La solution de cette société consiste notamment à recommander que les responsables de la zone euro se réunissent dans le plus grand secret un mois avant le jour J de l’annonce de la sortie de l’euro, et qu’ils ne préviennent leurs partenaires et autres organismes financiers internationaux que 3 jours avant l’annonce, de préférence… un vendredi. L’annonce serait donc une surprise totale qui serait immédiatement suivie de la fermeture de toutes les banques, le temps que la nouvelle devise soit lancée.

En lisant cette information, j’ai d’abord été étonné. Quoi ? donner l’équivalent de 286.000 euros pour énoncer de pareilles platitudes, c’est plutôt décevant ! Le secret recommandé aux 17 gouvernements de la zone euro ferait rire n’importe quel trader ! Demander à 17 politiciens de garder un secret est une mission impossible. C’est Jean Cocteau qui disait que tout secret a la forme d’une oreille !

Et puis, ce prix de 286.000 euros est inutile, car tous les gérants, y compris dans des paradis de la gestion de fortune comme la Suisse, ont déjà prévu le scénario du pire. Bien entendu, tout le monde espère une solution par le haut à cette crise mais chacun se prépare au pire. Et c’est la raison pour laquelle, la plupart des banques recommandent à leurs clients fortunés d’être investis en cash, et parfois à hauteur de 70% en cash. Le solde étant réparti dans l’immobilier ou des actions/obligations de sociétés internationales insubmersibles même en cas d’explosion de la zone euro.

Mais ce montant énorme investi en cash est en revanche un bon signal : cela veut dire que si la crise trouve une solution, tout cet argent ira immédiatement s’investir en Bourse et donc les cours grimperont très vite permettant à certains de se refaire une santé financière. Mais bon, ça c’est le scénario idéal et nous n’en sommes pas encore là…

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content