Gouvernement : Bruxelles va miser sur les pôles de compétitivité

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La nouvelle coalition bruxelloise (PS, FDF, cdH, Open VLD, sp.a et CD&V) a présenté les grandes lignes de l’accord conclu pour les cinq prochaines années. Il sera présenté au parlement régional la semaine prochaine, après la désignation des ministres. En voici les principaux éléments.

Quatre pôles de compétitivité

Quand le voisin a une bonne idée, autant la reprendre. Les pôles de compétitivité wallons ayant largement démontré tout leur intérêt, Bruxelles compte en développer quatre. La spécificité sera de leur attribuer un “territoire” spécifique: les métiers de bouche dans le quartier du Ceria ; l’image et la communication sur le site Reyers ; la logistique et le commerce de gros en fruits et légumes à Schaerbeek formation ; la connaissance et le numérique sur l’axe Reyers-Général Jacques. Ces pôles auront une mission de conseil et de partenariat entre les entreprises et les centres de recherche. Ils n’entament évidemment pas les actions menées en faveur du tourisme, des métiers de l’environnement et de la santé. L’accord politique n’évoque pas les moyens dont disposeront ces pôles de compétitivité. Ils bénéficieront peut-être des économies réalisées en rationalisant les instruments économiques.

Le contrat d’insertion pour les jeunes chômeurs

La priorité affichée par la nouvelle majorité bruxelloise, c’est l’emploi des jeunes. C’est plus qu’une urgence dans une Région où 30% des moins de 25 ans sont au chômage… Le gouvernement a donc décidé d’offrir à tous les jeunes demandeurs d’emploi des stages (2.000 postes subsidiés) ou des formations (3.000). Et si, cela ne suffit pas pour décrocher un emploi dans les 18 mois, ils bénéficieront d’un contrat de première insertion (12 mois) pour un travail à temps plein dans une entreprise publique ou privée. L’idée est de donner à ces jeunes une première expérience professionnelle, valorisable ensuite sur le marché du travail. Un millier d’emplois pourraient être subsidiés dans ce cadre.

Pour financer le dispositif, la Région réorientera une partie des actuelles aides à l’emploi, “avec suppression des doublons et des aides qui créent un pur effet d’aubaine”. Des fonds européens (39 millions) s’y ajoutent pour 2014 et 2015.

L’avenir des titres-services

Faut-il augmenter le coût des titres-services ou en limiter les avantages fiscaux ? Le gouvernement bruxellois se limite à annoncer “des décisions importantes à très court terme” pour assurer la pérennité et la viabilité budgétaire du système. Celui-ci apparaît en effet comme une bonne réponse au chômage des personnes peu qualifiées.

La nouvelle majorité veillera toutefois à un “contrôle strict” pour débusquer les éventuels abus. Les effectifs de l’administration seront renforcés dans cette optique.

L’immersion linguistique dès l’école primaire

Le gouvernement entend mettre l’accent sur une meilleure connaissance des langues chez les jeunes bruxellois. Cela passerait par l’immersion linguistique “dès l’école primaire, voire maternelle” (avec des mécanismes pour l’apprentissage de l’anglais) ; la révision des règles et des financements pour permettre l’apprentissage d’une seconde langue “le plus rapidement possible” ; la création d’au moins une école normale bilingue.

Une évaluation des chèques langues est par ailleurs annoncée, afin d’augmenter “l’efficacité” de la mesure.

Une alliance Emploi-Formation

Changement d’équipe, changement de priorités. On ne parle plus vraiment d’alliance Emploi-Environnement mais Emploi-Formation. Les partenaires sociaux, le monde de l’enseignement et les décideurs politiques entendent unir leurs efforts au sein d’une task-force afin de mieux identifier les métiers en pénurie et de développer les formations (notamment en alternance) pour y répondre. Le plan d’action concerté est attendu pour la fin de l’année.

Une réforme fiscale en 2017

Le gouvernement va supprimer la taxe d’agglomération (un additionnel de 1% à l’impôt des personnes physiques) et la taxe ménage, soit un allègement de 65 millions d’euros. Cela sera toutefois compensé par une hausse du précompte immobilier, en jouant sur un recalcul de la base taxable et/ou sur les taux. Les modalités précises seront fixées l’an prochain, sur base d’études plus fines au sein de l’administration. Le gouvernement compte de toute façon débloquer les moyens nécessaires pour que l’administration régionale de la fiscalité puisse déterminer un revenu cadastral “adapté aux réalités” (l’exemple type, c’est la maison sur 2 ou 3 étages qui a été divisée en appartements)

Ce shift fiscal favorisera les locataires ainsi que les contribuables dont l’habitation familiale est le seul bien immobilier. En revanche, les propriétaires qui ne sont pas domiciliés dans la capitale ou qui possèdent plusieurs biens verront leurs impôts augmenter. Cela pourrait dès lors conduire à une hausse des loyers.

Le gouvernement estime que ces dispositions pourraient enrayer l’exode de la classe moyenne. Dans cette optique, il compte aussi faciliter l’accès à la propriété pour les jeunes couples, via une baisse des taux d’enregistrement, des abattements fiscaux ou des prêts à taux préférentiels.

Quant aux entreprises, elles pourraient être exonérées de la hausse du revenu cadastral (et donc du précompte immobilier), qui découlerait d’investissements en matériel. Cette exonération vaudrait pour 5 ans.

Christophe De Caevel

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