Vibrations arabes

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A la Philharmonie de Paris, une belle exposition raconte les voix et musiques du monde arabe pour un voyage au-delà des cultures.

Dans le bâtiment d’allure futuriste conçu par Jean Nouvel, Al Musiqa installe, jusqu’au mois d’août, un historique des cultures musicales arabes. Sur l’affiche de l’événement, Oum Kalthoum (1898-1975), surnommée l’Astre de l’Orient, symbolise une forme d’union triomphale de la vingtaine de pays qui, de la Mauritanie à l’Irak, possèdent une langue commune. La chanteuse égyptienne était capable de transformer un concert en célébration de plusieurs heures. Elle est la lointaine descendante de l’Arabie heureuse de la Reine de Saba et l’incarnation d’un esprit féministe aujourd’hui secoué par les conservatismes.

Vibrations arabes
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Dès le 9e siècle, au lendemain de la conquête arabe, la musique arabo-andalouse imprègne le territoire ibérique et une large partie de l’Europe. Les sonorités sont à la fois mystiques et profanes, populaires et savantes, rurales et urbaines, prenant également en compte les influences persanes, turques, asiatiques, berbères ou d’Afrique noire. A La Philharmonie, ce vaste puzzle est scruté dans une scénographie de sept séquences et autant d’espaces qui rappellent, par exemple, l’existence, il y a plus de 15 siècles, d’une poésie du désert et d’un art vocal porté par les chameliers traversant les vastes étendues de sable.

Avec l’islamisation, la musique connaît aussi de nouvelles fonctions, religieuses, comme l’appel à la prière et la psalmodie du Coran : valeurs prônées dans la dynastie des Omeyyades qui déplace le centre de l’empire musulman, de l’Arabie à Damas vers l’an 661. Une part de l’expo, Hollywood sur Nil, est logiquement consacrée au triomphe des films égyptiens dès les années 1930, avec les chansons d’Oum Kalthoum, mais aussi de Farid El Atrache et Abd El Halim Hafez. Prédécesseurs du raï qui naît en Algérie mais influence considérablement la culture française – puis internationale – dans les années 1980, jusqu’à l’actuel électro arabe inspiré du chaabi des quartiers pauvres du Caire. Instruments, cartes, photos et manuscrits sont au programme de la visite, qui présente également plusieurs oeuvres d’art contemporain comme les splendides images de Najia Mehdaji.

Vibrations arabes
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Jusqu’au 19 août à La Cité de la musique-Philharmonie de Paris, www.citedelamusique.fr

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