Compétitivité : Hollande veut s’inspirer des réformes des années Schröder

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Le président français François Hollande a cité en exemple mercredi les réformes entreprises en Allemagne sous le chancelier Schröder au début des années 2000. “Aujourd’hui, les Allemands sont compétitifs”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse commune à Bruxelles avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

M. Hollande a participé mercredi à la réunion du collège des commissaires, une première pour un président français depuis Jacques Chirac en 1997. A l’issue de la réunion, il s’est réjoui que la Commission soit sur le point de donner à son gouvernement deux années supplémentaires pour ramener le déficit budgétaire sous la barre des 3%.

“Je salue le pragmatisme de la Commission européenne”, a-t-il dit, en répétant son plaidoyer pour la croissance. S’il reconnaît que le déficit ne crée pas la croissance en tant que tel, il estime qu’un redressement trop rapide des finances publiques risquerait de la compromettre.

François Hollande entend mettre à profit ce délai pour engager des réformes de compétitivité, notamment en matière de retraites (“parce que la précédente réforme n’a pas suffi”) et de chômage. Ces réformes seront menées en accord avec les partenaires sociaux, a-t-il dit, insistant sur le regain de “vigueur” du dialogue social survenu après son élection.

Prenant le contre-pied d’une certaine germanophobie en plein essor en France et notamment dans les rangs de son parti, il a cité l’Allemagne en exemple. “Pendant dix ans, les Allemands ont fait des choix”, a-t-il dit. Il concède à sa gauche que ces choix peuvent “être contestés”, mais il souligne qu'”aujourd’hui les Allemands sont compétitifs”. Et il ajoute: “J’espère que cela ira plus vite pour la France”.

M. Hollande juge “avoir déjà fait beaucoup de réformes”. “Nous avons été vite, nous avons été fort, nous avons été loin. Mais nous devons encore nous réformer”. La France doit selon lui résorber “l’écart de compétitivité qui s’est créé ces dernières années”.

Ces propos contrastent nettement avec le ton d’une résolution envisagée par les instances du PS français, qui condamne “l’intransigeance égoïste de la chancelière Angela Merkel” et appelle à la “confrontation” avec l’Allemagne.

José Manuel Barroso a lui aussi évoqué mercredi “les réformes très courageuses prises par l’Allemagne”. Il s’est félicité que François Hollande partage le diagnostic du déficit de compétitivité.

Au début des années 2000, l’Allemagne a adopté, sous plusieurs gouvernements de Gerhard Schröder, “un agenda 2010” visant à restaurer la compétitivité du pays, avec notamment la loi “Hartz IV” de flexibilisation du marché du travail. Le pays enregistre désormais d’impressionnants résultats à l’exportation, mais les conséquences sociales de son modèle sont dénoncées vigoureusement à gauche, en particulier la multiplication de mini-jobs sous-payés.

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