Lundi noir à la SNCF suite au durcissement de la grève

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La journée s’annonçait “très difficile” lundi à la SNCF, de l’aveu même de la direction de l’opérateur du rail français. Pour peser sur un gouvernement inflexible, les cheminots ont été appelés par les syndicats à une journée “sans trains” et à voter pour ou contre la réforme ferroviaire voulue par le président Emmanuel Macron.

Des trains circulaient lundi, au 18ème jour de grève depuis début avril, mais la direction de la SNCF a noté “un sursaut de mobilisation” et annoncé une “trafic très perturbé” avec, en moyenne, un TGV et train régional sur trois et un Intercités sur cinq. Le syndicat Unsa avait jugé la semaine dernière “vital de frapper un grand coup” pour maintenir la “pression” sur le ministère des Transports.

Une opération “gare morte” a été menée à Marseille (sud-est) lundi matin par des cheminots, épaulés par des étudiants, qui bloquaient l’arrivée et le départ des trains à la gare Saint-Charles. “Ils ont tout bloqué. On comprend tous” le mouvement de grève, “mais à un moment, faut pas pénaliser les autres”, a déclaré un voyageur de 42 ans, Roméo André, à l’AFP. Sans qu’un lien avec la grève ait été établi, le trafic des trains était également interrompu lundi matin entre Paris et la région Normandie (ouest) en raison d’un acte “de malveillance” au niveau d’une caténaire, a-t-on appris auprès de la SNCF.

Unis depuis le début de la contestation, les syndicats ont aussi décidé lundi de lancer une consultation auprès des 147.000 salariés de la SNCF, baptisée “vot’action”, qui prendra fin le 21 mai. Chaque agent en activité est invité à dire s’il est “pour ou contre le pacte ferroviaire porté par le gouvernement” qui reste inflexible sur trois points: l’ouverture à la concurrence, la fin de l’embauche au statut spécial du cheminot et la transformation de la SNCF en société anonyme à capitaux publics.

Cette consultation n’a aucune valeur juridique — “aucune légitimité” pour le patron de la SNCF Guillaume Pepy –, mais les syndicats y voient une nouvelle “modalité d’action” pour “entrer en contact avec les cheminots”, selon Sébastien Mariani de la CFDT-Cheminots. Le projet de réforme ferroviaire, déjà adopté en première lecture par l’Assemblée nationale, est désormais à l’ordre du jour du Sénat, la chambre haute du Parlement français, le 23 mai en commission et le 29 dans l’hémicycle.

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