Les vacances résistent à la crise

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A l’heure où le 54e Salon des Vacances ouvre ses portes à Bruxelles, coup de projecteur sur une industrie du voyage qui se porte plutôt bien.

C’est reparti pour un tour… opérateur. Dès ce jeudi 2 février et pendant cinq jours d’affilée, les palais de Brussels Expo accueilleront le Salon des Vacances 2012 et ses 800 exposants actifs dans le secteur du tourisme. Hôtels, agences de voyages, compagnies aériennes, organisateurs de croisières… Tous n’auront qu’un seul objectif durant cette grand-messe exotique : séduire à tout prix le consommateur refroidi par l’atmosphère glaciale de l’austérité ambiante.

Les visiteurs attendus cette année seront-ils plus nombreux que les 114.000 touristes potentiels accueillis lors de l’édition 2011 ? “Honnêtement, nous ne nous sommes fixé aucun objectif, tempère Didier Demaeght, porte-parole du Salon des Vacances, visiblement plus sensible à la qualité des visiteurs accueillis qu’à leur réelle quantité. C’est vrai que le contexte n’est pas rassurant, mais du côté des professionnels du tourisme, franchement, on ne ressent pas vraiment cette morosité.” Pourtant, les budgets consacrés aux stands ont bel et bien été revus à la baisse par les exposants, même si, il est vrai, le Salon des Vacances est aujourd’hui porté par des chiffres globaux plutôt rassurants. Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme, les arrivées de voyageurs internationaux aux frontières ont en effet progressé de 4,4 % en 2011, atteignant ainsi les 980 millions d’unités dans le monde. Pour rappel, ces touristes n’étaient encore “que” 320 millions il y a 25 ans à peine et l’OMT prévoit que ces arrivées de voyageurs internationaux devraient dépasser le cap symbolique du milliard dans le courant de l’année 2012.

Si le tourisme constitue désormais un secteur important de l’économie mondiale (entre 5 et 9 % du PIB mondial selon les critères pris en compte), il n’en demeure pas moins soumis à certains facteurs impondérables, fruits de l’imprévisibilité des hommes et de la nature. Ainsi, le Japon frappé par un tsunami et l’Afrique du Nord secouée par les révolutions populaires ont vu plonger leurs chiffres de fréquentation pour l’année 2011. Le pays du soleil levant a en effet enregistré 30 % de visiteurs de moins qu’en 2010, tout comme l’Egypte et la Tunisie qui ont perdu un bon tiers de leurs touristes l’année dernière suite aux soubresauts du printemps arabe. Une raison de plus, pour ces destinations, de mettre les bouchées doubles au Salon des Vacances de Bruxelles afin de regagner la confiance des candidats touristes.

Une valise dans le ventre

S’il est connu pour avoir une brique dans le ventre, le Belge n’en garde pas moins un peu de place pour y glisser également une valise. Selon l’enquête menée par le bureau d’études WES, 7,5 millions de Belges ont ainsi effectué 10,4 millions de voyages en 2010. Et les toutes dernières statistiques livrées par l’Association des tour-opérateurs belges (ABTO) se veulent également rassurantes : malgré le contexte de crise, les membres de l’ABTO _qui représentent 30 % du secteur belge du tourisme_ n’ont enregistré en 2011 qu’une très faible diminution de leurs ventes (-0,5 %) par rapport à l’année précédente.

Enfin, les chiffres européens confirment eux aussi cette relative bonne santé du secteur touristique. Fraîchement livrée par Eurostat, l’institut statistique de l’Union européenne, la dernière publication relative au monde du voyage révèle ainsi que le nombre de nuitées passées dans les hôtels des 27 pays membres a atteint le nombre record de 1,6 million de nuitées, soit une hausse moyenne de 3,8 % par rapport à 2010. Si la plus forte augmentation a été enregistrée en Bulgarie et dans les pays baltes (avec un bond de 14 à 20 %), la Belgique tire plutôt bien son épingle du jeu avec une hausse de 4,4 %, soit 17,8 millions de nuitées enregistrées dans ses hôtels en 2011.

Frédéric Brébant

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