Le slow travel : comment passer à la vitesse inférieure ?

© François Struzik

La première édition du Relais des Voyageurs posera ses valises à Namur les 7 et 8 mars prochains. Consacré au slow travel, ce festival d’un nouveau genre entend donner aux visiteurs les outils pour passer à la vitesse inférieure.

Au pays de Greta Thunberg, le flygskam s’est imposé pour désigner la honte de prendre l’avion qu’éprouvent les personnes sensibles à l’urgence climatique. Chez nous, les trains de nuit ont repris du service et suscitent un certain engouement. Au-delà des motivations écologiques, le slow travel est une ode à la lenteur, qui présente aussi une dimension contemplative et sociale. Rencontre avec Mélanie Degroote, Cédric Maillaert et François Struzik, les organisateurs du festival le Relais des Voyageurs, pour mieux l’appréhender.

Le slow travel : comment passer à la vitesse inférieure ?
© François Struzik

Le bonheur est le chemin (de fer), pas la destination

“Face au manque criant d’informations relatives aux alternatives durables en matière de tourisme, ce sont toujours les mêmes poncifs qui reviennent et rebutent, comme les prix exorbitants et la durée des voyages en train, les sempiternels retards et le confort sommaire. Pour battre en brèche ces clichés, nous avons voulu rassembler en un même lieu les acteurs du secteur du slow tourisme, et les curieux désireux de revenir aux fondamentaux comme le bonheur contemplatif et les traditions locales”, lance Cédric.

Dans l’imaginaire contemporain, le trajet qui mène à la destination tant convoitée représente une corvée. Il faut arriver le plus vite possible, pour courir ensuite d’une attraction touristique à une autre, et s’empresser de poster ses clichés sur Instagram. “Il est essentiel de laisser une place aux imprévus pendant le trajet, et de s’imprégner des endroits, des parfums et des bruits une fois sur place. C’est le luxe de prendre et d’avoir le temps”, poursuit Mélanie.

Voyager autrement, c’est aussi ne pas rester cloîtré entre les quatre murs d’un hôtel all inclusive. Se donner l’occasion de rencontrer les populations locales, dans des lieux authentiques, loin du tourisme de masse. “Un mode de voyage qui est accessible à tous, y compris aux enfants ou aux personnes en situation de handicap”, souligne François.

Le slow travel : comment passer à la vitesse inférieure ?
© François Struzik

Ceci n’est pas un salon

Fort d’une véritable programmation qui le distingue des traditionnels salons dédiés au tourisme, le festival se déploiera selon trois axes. Premièrement, des discussions basées sur le partage d’expériences et les témoignages de slow travelers chevronnés aborderont une série de thématiques. Citons pêle-mêle la réduction des déchets sur la route, les voyages avec des enfants, ou les découvertes en canoé.

Ensuite, des ateliers aborderont des questions pratico-pratiques : comment s’orienter et avec quels outils – GPS, applis, guides -, choisir ses vêtements et éviter le superflu, ou encore réparer et entretenir son vélo soi-même ?

Enfin, des stands d’inspiration présenteront des équipements – découvrez par exemple le packraft, ce bateau pliable et transportable dans un sac à dos, permettant d’allier navigation et randonnée pédestre – et des destinations proches de chez nous. De quoi titiller les voyageurs en herbe, et leur donner l’envie de bouger, marcher, pédaler, ramer, raconter des histoires autour du feu.

“Notre objectif est d’outiller les visiteurs du festival afin qu’ils rentrent chez eux avec des idées concrètes. Pas question de leur faire la morale ni de les juger. Nous souhaitons simplement les encourager à passer le cap du slow travel tout en attirant leur attention sur certaines pratiques. Est-il utile de prendre l’avion pour Dublin ou Barcelone dans le simple but d’aller se pocharder entre potes ?”, se demande Cédric.

Le slow travel : comment passer à la vitesse inférieure ?
© François Struzik

En marge du festival, une exposition photo et des projections de films seront organisées. Un espace librairie où se tiendront des séances de dédicaces et des rencontres avec les auteurs d’ouvrages centrés sur le tourisme alternatif sera également aménagé. Enfin, un bar accueillera dans une atmosphère conviviale deux moments phares : le Pot des Pèlerins (de Saint-Jacques de Compostelle) le samedi soir, et l’Apéro des hébergeurs de cyclos le dimanche matin.

L’événement est parrainé par deux personnalités du voyage alternatif qui feront part des craintes et des joies qu’ils ont ressenties au cours de leur première aventure, tout en livrant leurs trucs et astuces. Ainsi, la blogueuse voyage madame Bougeotte et le dessinateur monsieur Iou débattront d’une problématique parfaitement dans le thème du festival : vaincre sa peur de partir. See you there.

Quand ? Les samedi 7 et dimanche 8 mars de 10 à 21 heures

Où ? Ancienne banque Fortis, rue des Carmes 23 à 5000 Namur

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