Un agenda chargé me donne la paix.je veux bien tirer le meilleur parti de chaque journée

© Patricia Goijens et Hans Provoost

L’animateur de radio Sven Ornelis n’aime pas l’imprévu. On le verra donc rarement dans un jeu télévisé ou dans une interview. Mais il y a aussi certains avantages à avoir un planning strict et le sens de la perfection. Avoir une maison magnifiquement aménagée, par exemple, et organiser des dîners qui n’ont rien à envier à ceux d’un restaurant. “Je m’engage à 100% dans tout ce que j’entreprends”, affirme Sven Ornelis, qui lance sa marque de champagne pour les fêtes de fin d’année.

“L’atmosphère d’un boutique-hôtel londonien.” Voilà en substance le briefing que Sven Ornelis a transmis à l’architecte Dieter Van der Velpen pour la rénovation de la Villa Braeckman, la maison que son partenaire et lui ont acquise à Lochristi il y a environ trois ans. Croyez-en l’expérience de quelqu’un qui a séjourné dans de nombreux boutiques-hôtels londoniens: ce projet est bien plus joli et mieux exécuté que tout ce que l’on peut trouver sur le sol britannique. Des somptueuses cuisine et salle de bains en marbre jusqu’à la bibliothèque peinte en “Picture Gallery Red” de Farrow & Ball, en passant par les oeuvres d’art de Guido Vrolix et d’Anton Kannemeyer et les armoires vintage de Jiroutek que Sven Ornelis a achetées par l’intermédiaire de 1stDibs. C’est une maison qui respire la perfection et l’amour. L’amour de l’artisanat, de l’histoire, de la convivialité. “Avant, nous vivions dans une maison neuve, blanche et minimaliste, et j’avais envie de changer de style”, confie Sven Ornelis. La villa a été construite en 1903 par un fabricant de savon gantois qui en a fait sa maison de campagne. Sven Ornelis a souhaité restituer toute la splendeur de cette majestueuse bâtisse qui fait partie des monuments protégés, et il en a même profité pour ajouter à son prestige. “Dieter Van der Velpen est un bon ami, mais nous ne lui avons pas donné carte blanche pour autant. La singularité de la maison était un aspect déterminant en soi, et je suis aussi passionné d’architecture d’intérieur, d’art et de design. C’était donc un effort concerté, une coopération très intense entre toutes les parties prenantes.” La première chose qui attire l’oeil dans le hall d’entrée est un logo rose fluo, un carré avec des pétales, semble-t-il. Il s’agit d’un emblème que Sven Ornelis a fait créer pour la Villa Braeckman, et il se reflète dans chaque détail: de la robinetterie aux essuies de bain, en passant par les serviettes et à la vaisselle. “Ce logo m’évoque aussi une table avec huit chaises. Et cela correspond à l’esprit de la maison. J’adore recevoir des invités.”

J’essaie toujours de prévoir un menu, illustré de notre logo. J’ai un côté très perfectionniste

À quoi ressemblerait un dîner à la Villa Braeckman?

ORNELIS. “Cela peut aller loin (rires). Souvent, je compose le menu des semaines à l’avance, je pense aux ingrédients dont j’aurai besoin et aux accords mets-vins. On me connaît désormais dans la plupart des épiceries fines du coin et elles déploient donc parfois pour moi des efforts particuliers. Par exemple, la poissonnerie importe des oursins, car c’est un produit que j’adore utiliser. J’essaie aussi toujours de prévoir un menu pour les invités, illustré de notre logo. Que dire? J’ai un côté très perfectionniste.”

Est-ce qu’il vous arrive d’être stressé en plaçant la barre si haut?

ORNELIS. “Pas du tout, car je peux travailler en toute liberté. Pour ces dîners, c’est moi qui suis aux commandes et j’adore ça. Si je devais gérer un restaurant, il y aurait tellement de contraintes imprévues: assumer le coût des aliments, négocier avec les fournisseurs, remplir le restaurant, s’occuper du personnel… là, ce serait vraiment stressant.”

Si même les dîners ordinaires ressemblent à un réveillon de Noël, à quoi ressemblent les fêtes?

ORNELIS. “Nous passons généralement la période de fin d’année dans notre appartement à Barcelone. Je m’y fais assez vite, le mode de vie est beaucoup plus relax et déteint sur moi. Mais nous y invitons aussi nos proches pour Noël et Nouvel An, bien sûr. Mais le style de cuisine et l’accueil des invités y sont différents. Alors qu’en Belgique, j’aurais plus tendance à opter pour des préparations originales et des recettes compliquées, à Barcelone, je laisse s’exprimer les ingrédients. Un homard grillé aux herbes… parfois il ne faut rien de plus. Ou des petits pois frais, délicieux. Ça va bientôt être la saison des petits pois à Barcelone, je suis déjà impatient de les cuisiner.”

Un agenda chargé me donne la paix.je veux bien tirer le meilleur parti de chaque journée
© Patricia Goijens et Hans Provoost

Est-ce de cet amour de la gastronomie qu’est née votre entreprise de vente de vin en ligne “Wijn Ornelis” il y a un an?

ORNELIS. “Absolument. Comme pour les ingrédients de mes dîners, j’adore dénicher le meilleur vin. Cela dit, trouver un bon vin n’est pas si difficile. Mais c’est déjà beaucoup plus compliqué de trouver un bon vin à un prix abordable. Il existe tellement de vins différents aujourd’hui, des quatre coins du monde, que cela devient difficile de faire la part des choses. C’est pourquoi la sélection de Wijn Ornelis est réduite à l’essentiel: nous proposons un choix de 12 vins, un cava et, depuis peu, un champagne. C’est passionnant de visiter les domaines viticoles, de parler aux propriétaires et de sélectionner ce qui correspond à notre gamme.”

Ce commerce s’ajoute à votre travail d’animateur radio sur Joe et de DJ, à la chronique dans le journal De Zondag et au blog culinaire “The Would-be Chef”. Ne craignez-vous pas parfois d’en faire trop?

ORNELIS. “Pas vraiment, car je suis aussi un perfectionniste du planning. Par exemple, j’ai déjà une idée assez précise de ce que je vais faire en février de l’année prochaine. Mes amis me demandent parfois si cette minutie et cette anticipation ne sont pas étouffantes, mais pour moi, elles sont synonymes de tranquillité d’esprit, bien plus qu’un agenda à moitié vide et un emploi du temps mouvant. L’imprévu n’est pas vraiment mon truc (rires). Le principe, c’est de tirer le meilleur parti de chaque journée. Work hard, play hard. C’est un cliché monumental, mais c’est le fil conducteur de ma vie. Je veux me lancer à fond dans tout ce que j’entreprends dans la vie. C’est toujours mon objectif, quand j’organise des fêtes, quand j’aménage ma maison ou quand je pars en randonnée.”

La marche était un moyen de perdre du poids et est depuis devenue votre marque de fabrique. Vous marchez toujours autant?

ORNELIS. “Quasi tous les jours. Qu’il pleuve ou qu’il vente. J’adore prendre un bon bol d’air frais et faire une balade revigorante, seul avec mes pensées. J’ai commencé, car je ne trouvais pas vraiment de sport qui m’amusait. Mais la marche était un plaisir. Même si, évidemment, ce n’est pas le moyen le plus rapide de perdre du poids. Il y a plus de dix ans, j’ai perdu énormément de poids en mangeant différemment et en marchant. Mais au fil du temps, j’ai repris quelques kilos et j’ai donc récemment décidé de passer à la vitesse supérieure. Encore une question de planning! Une fois la décision prise de manger plus sainement et de bouger plus, cela me demande peu d’efforts. Récemment, nous sommes partis en Afrique du Sud pour déguster des vins et, là-bas, je me suis amusé énormément dans la salle de sport de l’hôtel. Tous les matins, j’allais faire du sport avant le petit-déjeuner. C’était une sensation très agréable. Je devrais peut-être envisager l’ajout de quelques appareils de fitness dans la maison, car au fil des années, cela risque de devenir de plus en plus compliqué de rester en bonne santé tout en continuant à faire bonne chère et à vendre du vin. C’est plus simple à Barcelone, car les gens passent plus de temps à l’extérieur et les paysages sont également plus jolis pour les balades.”

Je veux me lancer à fond dans tout ce que j’entreprends, quand j’organise des fêtes, quand j’aménage ma maison ou quand je marche

Pourquoi ne vous êtes-vous pas encore installé à Barcelone?

ORNELIS. “En raison de mon émission du matin, tout simplement. Après près de 32 ans de radio en direct le matin, j’aime toujours autant ce moment de l’aube et je ne suis pas du tout prêt à y renoncer. Le matin est un moment merveilleux pour faire de la radio, on accompagne les premières heures de la journée des gens, ce qui donne une voix assez décisive dans la direction que prend la journée. Malgré toutes mes activités annexes, je suis loin d’en avoir fini avec la radio.”

Êtes-vous donc si sûr que la radio en direct existera encore dans 10 ans?

ORNELIS. (sans hésitation) “Oui. À 100%. Cela fait 20 ans qu’on annonce la fin de la presse écrite et elle se vend toujours. Ce sera pareil avec la radio. Cela dit, je remarque que le public de radio Joe n’a pas grandi avec Internet et qu’il apprécie donc encore la radio en direct. Il reste encore quelques décennies à ce public (rires). De plus, la puissance de la radio, c’est de vraies personnes que l’on peut écouter en direct. C’est rare. Les podcasts ne sont pas en direct et la télévision de moins en moins. De plus, la radio n’exige aucune exclusivité. On peut l’écouter tout en faisant autre chose. Écouter la radio et conduire, cuisiner, travailler… Aujourd’hui, c’est un facteur essentiel, car le temps est devenu notre bien le plus précieux.”

Un agenda chargé me donne la paix.je veux bien tirer le meilleur parti de chaque journée
© Patricia Goijens et Hans Provoost

Il vous arrive de consacrer ce temps à exprimer votre avis, parfois avec prudence à la radio, parfois avec un peu plus d’entrain sur votre blog ou de manière particulièrement directe sur Twitter. Est-ce l’impulsivité qui prend le dessus de temps en temps?

ORNELIS. “Je ne m’exprimerais jamais de manière impulsive en ligne. Ce n’est pas mon genre. Je réfléchis toujours longuement à ma façon de formuler les choses. Surtout aujourd’hui où il devient de plus en plus difficile de formuler son avis. Je suis un grand défenseur de la liberté, dans tous les domaines. Je pense que tout le monde a le droit d’exprimer son avis, à condition d’étayer ses propos et de rester poli. Et, évidemment, on s’expose à la critique, c’est toujours comme ça. Ces critiques sont parfois justifiées, parfois injustifiées. Il m’arrive aussi de changer d’avis. Il y a quelques années, par exemple, je suis monté au créneau contre l’interdiction générale de fumer dans les restaurants. À l’époque, je trouvais que la décision devait revenir aux restaurants. Bien des années plus tard, je trouve qu’il est tout de même agréable de dîner sans fumée. Alors oui, j’avais tort. Mais c’est comme ça qu’on apprend.”

Qui est Sven Ornelis (49 ans)?

– C’est un homme de radio dans l’âme. D’abord à Radio 2, puis à Radio Donna, Q-Music et Joe

– Depuis près de sept ans, il présente l’émission quotidienne du matin sur Joe avec Anke Buckinx

– Il est l’instigateur du blog culinaire The Would-Be Chef et des livres qui s’en inspirent

– Il propose aussi ses services de DJ

– Il a lancé, il y a un an, sa marque de vin, “Wijn Ornelis”, vendue principalement en ligne

– www.svenornelis.be

– www.wouldbechef.be

Un agenda chargé me donne la paix.je veux bien tirer le meilleur parti de chaque journée

Le Champagne Brut Premier de Wijn Ornelis

Domaine viticole: Champagne Delahaie

Cépages: 40% pinot noir, 40% pinot meunier, 20% chardonnay

Prix: 27,95 ? la bouteille

“Un champagne très raffiné aux saveurs élégantes de fruits secs, de brioche et de pomme mûre. Ce champagne accompagne agréablement les entrées légères, mais est évidemment idéal pour porter un toast aux plus beaux moments de l’année.”

www.wijnornelis.be

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