Pickleball le nouveau padel?

© Olympe Tits

L’engouement pour le padel à peine apaisé, le pickleball nous arrive en force d’Amérique du Nord et du Canada. Qu’est-ce que c’est? Comment et où en faire? Et surtout: détrônera-t-il le padel?Nous avons envoyé un sportif invétéré sur le terrain.”J’avoue qu’au début, je me suis dit: qu’est-ce que c’est que ce truc? Une balle trouée en plastique? Mais au bout d’une heure, j’étais séduit.”

Zeger Lindemans, notre cobaye, pratique presque tous les sports de raquette, du tennis au padel en passant par le tennis de table. C’est au centre sportif de l’ADEPS à Auderghem qu’il va faire son baptême de pickleball. Paul, Kassandra, Mireille et Mike, passionnés de pickleball, l’y attendent déjà. Les dimensions du terrain de pickleball sont les mêmes que celles du terrain de badminton. Toutefois, avec un filet à peine plus haut que 91 centimètres, il évoque plutôt un terrain de mini-tennis. “Mais le pickleball, c’est tout à fait autre chose”, précise Paul. “La raquette (qui est une sorte de croisement entre une palette de tennis de table et une raquette de padel, mais rectangulaire), la balle et les règles du jeu sont différentes. Le service doit se faire dans un mouvement ascendant, on ne peut marquer des points que quand on est au service et la balle doit rebondir des deux côtés avant de pouvoir être frappée à la volée. D’ailleurs, ne vous aventurez surtout pas dans la zone de non-volée — la zone autour du filet — car il est interdit d’y frapper la balle directement et vous risqueriez la faute.”

L’accessibilité semble être le plus grand atout du pickleball et c’était d’ailleurs la principale raison du succès du padel

Après un tour d’échauffement au cours duquel Mike réexplique brièvement les tactiques du pickleball, on passe aux choses sérieuses: un petit match. “Évidemment, je suis avantagé par mes 30 années d’expérience dans les sports de raquette, mais je suis frappé par la rapidité avec laquelle je maîtrise le jeu. Une fois que l’on s’est habitué à la légèreté de la balle et de la raquette, on arrive assez facilement à suivre les échanges. Et ils sont parfois longs ; on atteint parfois les 30 coups. Le principe du pickleball consiste en effet à garder le contrôle le plus longtemps possible, à faire sortir l’adversaire de sa position et à frapper au bon moment. Après une demi-heure, je suis déjà en sueur”, nous dit Zeger.

Pickleball le nouveau padel?
© Olympe Tits

Pas de cage vitrée

L’accessibilité semble être le plus grand atout du pickleball et c’était d’ailleurs la principale raison du succès du padel. Contrairement au tennis, qui exige l’apprentissage d’une technique assez élaborée, les échanges au pickleball sont directement agréables. L’autre point commun avec le padel, c’est que l’on joue toujours à deux joueurs par équipe. Cela donne donc des matchs en double. Et comme le terrain est petit, on est plus proche de ses adversaires, ce qui intensifie l’interaction sociale. L’autre avantage du pickleball, c’est la simplicité d’adhésion. Pas besoin de trouver trois autres joueurs ou de réserver des terrains. Il suffit d’adhérer à un club et vous serez immédiatement inclus dans le groupe. Même l’équipement est fourni.

Après une heure, l’initiation prend fin. “Je n’ai pas vu passer le temps et je me suis vraiment amusé. Je n’ai pas eu le coup de foudre comme après ma première séance de padel. Je ne suis donc pas certain de l’engouement que ça va susciter. En tout cas pas à court terme. La base (à peine quelques centaines de membres) est encore trop timide et avec une vingtaine de clubs de pickleball dans tout le pays, l’offre est encore trop limitée. De plus, je ne peux me défaire du sentiment que le pickleball s’inspire beaucoup du tennis, malgré les nombreuses différences. Je n’ai pas eu ce sentiment avec le padel: jouer dans une cage vitrée en faisant rebondir la balle sur les parois en verre change tout (et cela ajoute au fun). Et donne aussi au padel une forte identité visuelle.”

Pickleball le nouveau padel?
© Olympe Tits

Chez Tennis Vlaanderen, on est d’accord: “Je plaide pour un certain réalisme”, déclare Gijs Kooken, le CEO. “Ce qui s’est passé avec le padel est tout simplement extraordinaire et on le doit en partie à la pandémie. Cela n’arrivera plus de si tôt. Nous suivons évidemment de près l’évolution du pickleball mais pour l’instant, la demande est plutôt rare et concerne principalement des initiations et des soirées thématiques. Pour le padel, c’était complètement différent: nous en avons constaté la nécessité dès 2016, donc avant le COVID, et nous avons vu très rapidement que les clubs se sont mis à investir dans de nouvelles infrastructures pour répondre à la forte demande. Cela a aussi attiré un nouveau public dans les clubs de tennis, ce qui a entraîné une augmentation spectaculaire du nombre d’adhésions. Plus de 70 000 personnes jouent aujourd’hui au padel, ce qui en fait le quatrième sport le plus organisé en Flandre (après le football, le tennis et la gymnastique) et rien qu’en Flandre, il y a plus de 1 300 courts de padel. Ce n’est donc pas comme si les joueurs de tennis s’étaient tous mis à faire du padel. Nous n’avons pas remarqué de cannibalisme entre les deux sports.”

Super chouette

On est du même avis à la Fédération internationale de tennis (ITF), qui suit l’évolution du pickleball, mais dispose de trop peu de données pour élaborer des programmes distincts. C’est pourquoi elle considère pour l’instant ce sport comme une variante du tennis. Pourtant, la volonté des joueurs de pickleball de dynamiser leur sport est grande. Cela fait déjà quelques années qu’il y a une fédération belge de pickleball et le premier championnat officiel belge est prévu pour 2023. Aux États-Unis, où le pickleball a vu le jour voilà plus d’un demi-siècle, il y a des circuits professionnels. Le montant des récompenses des tournois est loin d’être comparable à celui des tournois de tennis, mais il révèle le potentiel de ce sport. Et maintenant que des stars comme Kim Clijsters et l’acteur Leonardo Di Caprio ont commencé à investir dans des équipes de pickleball, le sport en Amérique semble faire une percée définitive. Conclusion? Selon Zeger, on ne risque pas de voir la moitié de la Belgique se lancer dans le pickleball demain “Mais c’est un sport super chouette pour les jeunes et les moins jeunes. J’ai immédiatement pu participer et au bout de cinq minutes à peine, je maîtrisais le sport. Grâce à cette accessibilité, le pickleball finira probablement par s’imposer dans de nombreux clubs sportifs.”

Envie d’essayer? Tous les clubs de pickleball sont répertoriés sur www.pickleballbelgium.be.

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