My Precious

© Marleen Daniëls

My Precious Liezl Vervloet rachète des pièces vintage de grands créateurs de mode pour sa boutique Instagram Pomchi.li, mais la robe Jean Paul Gaultier qu’elle a récemment dénichée restera dans sa collection.

“L’été dernier, j’ai sillonné le sud de la France et la côte italienne pour écumer les marchés aux puces et voir des propriétaires de pièces uniques de grands créateurs de mode. Pour l’un de mes premiers rendez-vous, qui était le meilleur moment des vacances, j’ai fait un détour de six heures. J’avais rendez-vous à Toulouse chez une dame qui m’a vendu cette robe Jean Paul Gaultier. Je l’avais trouvée en ligne, mais elle n’osait pas m’envoyer cette pièce unique par la poste. Elle vendait cette robe, car elle avait besoin d’argent, mais elle y tenait beaucoup. C’était une très chouette rencontre. Elle m’a montré une ancienne photo d’elle portant la robe et m’a même invitée à venir séjourner chez elle la prochaine fois que je serai à Toulouse.”

La Collection Cyber était l’un des premiers défilés qui mêlaient technologie et mode. C’était très novateur en 1995

“C’est une robe de la collection automne/hiver 1995, la “Collection Cyber”. Cela faisait longtemps que je cherchais une pièce de cette collection, car c’était l’un des premiers défilés à mêler technologie et mode. Aujourd’hui, cela semble logique, mais à l’époque, c’était très innovant. L’imprimé à pois a été dessiné sur ordinateur et, par un effet d’optique, les nuances de couleurs suggèrent la silhouette d’un corps de femme. Dès que l’on repère l’illusion d’optique, on ne peut plus l’ignorer.”

“Je suis fascinée par l’histoire novatrice de cette robe et de cet imprimé. En tout cas, les imprimés aux couleurs vives sont l’une des principales caractéristiques de la collection de Pomchi.li, peut-être parce que j’ai moi-même étudié les techniques d’impression. Il me semble très important de me baser sur mon style comme fil conducteur pour la boutique et c’est vraiment une pièce qui me correspond et me représente pleinement. Je ne vendrais donc pas la robe de sitôt. Pour l’instant, elle se trouve dans mes archives, mais elle ne risque pas de prendre la poussière. À l’avenir, j’aimerais la prêter pour des séances photo, des événements, des fêtes… Personnellement, j’ai uniquement porté la robe pour prendre des photos et je ne pense pas la remettre de sitôt. La crainte de l’abîmer serait plus grande que la satisfaction de la porter.”

“Début novembre, Jean Paul Gaultier a réédité l’imprimé pour la “Collection Cyber”. La robe identique avec col en laine n’est plus disponible, mais la combinaison de l’époque l’est encore, par exemple. Elle ressemble beaucoup à la pièce originale, mais il s’agit toujours d’une reproduction, qui n’a plus été conçue par Jean Paul Gaultier lui-même. Lorsque j’ai acheté la robe, je me doutais qu’il y aurait une réédition, car l’année dernière, la marque a fait la même chose avec un autre imprimé. Ce n’est pourtant pas du tout la raison de cet achat. J’ai même un avis mitigé par rapport à la nouvelle collection: tant de choses sont déjà produites et je préfère la seconde main. D’un autre côté, la réédition rend la robe encore plus unique. La maison de mode affirme qu’il s’agit de l’un de ses imprimés les plus emblématiques.”

@pomchi.li

La robe

– Une robe cyber dots de Jean Paul Gaultier de la collection automne/hiver de 1995

– À cette époque, Gaultier travaillait sur les costumes du film “Le cinquième élément” de Luc Besson, ce qui l’a amené à se passionner pour le cyberpunk

– Pour l’imprimé, Gaultier s’est inspiré de l’artiste Victor Vasarely

– Vervloet refuse de révéler le prix exact, mais il s’agit d’un montant à quatre chiffres. “Je le vois vraiment comme un investissement: une pièce avec autant d’histoire ne peut que prendre de la valeur.”

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