Brillante école de luxe

© Ph. Gontier © Cartier

Il y a quelques semaines, pour la première fois de son histoire, l’Institut Joaillerie Cartier a ouvert ses portes à quelques journalistes et amis de la maison. Trends Style s’est invitée dans les coulisses et a découvert un savoir-faire exceptionnel, transmis de génération en génération.

On peut s’imaginer à quel point Elizabeth Taylor a dû être heureuse de se voir offrir par son amant Mike Todd une parure Cartier en diamants et en rubis lors d’une baignade à la villa La Fiorentina, à un jet de pierre de Monte-Carlo. Ou la joie qu’a dû ressentir le maharaja de Patiala, en Inde, lorsqu’il a attaché pour la première fois son collier cérémoniel en diamants Cartier. Ce sont des bijoux d’avant-garde aux pierres précieuses d’une qualité sans égale, la signature de la Maison Cartier, dont le rayonnement mondial repose sur un héritage qui allie audace, créativité, innovation, maîtrise et préservation du savoir-faire.

Les défis du secteur de la bijouterie

Depuis sa fondation en 1847, le joaillier Cartier s’engage dans la transmission de son savoir-faire pour en assurer la pérennité. Et pourtant, il y a trois décennies, certains de ces métiers de la joaillerie semblaient en voie d’extinction. Les grandes maisons — Cartier en tête — ont tiré la sonnette d’alarme et pris des mesures. En 2002, la maison française a fondé l’Institut Joaillerie Cartier, dans le but spécifique de promouvoir les métiers de la joaillerie et d’organiser des formations en interne.

En 2016, l’institut s’est installé à l’Hôtel Pinsot, un hôtel particulier du 18e siècle situé au coeur du quartier historique des bijoutiers de Paris, dans le 9e arrondissement. “La principale mission de l’institut est de soutenir le développement professionnel de nos artisans en leur offrant une formation continue”, explique Alexandre Auberson, directeur de l’institut. “L’Institut Joaillerie Cartier propose des formations aux métiers traditionnels et plus rares de la joaillerie, comme l’enfilage de perles ou la sculpture d’animaux en cire.”

Faire des noeuds

La joaillière Hélène nous montre comment elle travaille l’or et nous révèle qu’il lui arrive de travailler 1 500 heures sur un seul bijou. “Quand on consacre deux ans de sa vie à un bijou, il devient une extension de soi-même. Je considère vraiment ce bijou comme “mon bijou”, dit-elle. Un peu plus loin, armé d’ustensiles spécialisés et de la plus grande précision, le sertisseur creuse des assises dans l’or pour y sertir des pierres précieuses. Le lapidaire se charge de calibrer les pierres de couleur. Il travaille la matière première et, en taillant, tient compte de la densité de la couleur, des inclusions naturelles, mais aussi du clivage optimal. Pour le polissage, il pense aussi au motif du bijou. Il suffit de penser à la panthère Cartier et à ses taches de différentes tailles.

Le paradoxe de l’enfilage de perles est que le travail doit rester invisible, alors qu’il est d’une grande intensité et d’une grande complexité

Un peu plus loin, nous observons l’enfileuse de perles enfiler une à une les perles d’un collier. Après chaque perle, elle fait un noeud qu’elle pousse jusqu’à la perle avec la plus grande minutie. “Le paradoxe de l’enfilage de perles est que le travail doit rester invisible, alors qu’il est d’une grande intensité et d’une grande complexité”, explique Charlotte (nom de famille non publié par Cartier), qui enfile des perles chez Cartier depuis 19 ans. Le spectacle est fascinant et nous ne saisissons pas vraiment comment elle s’y prend. “La Maison Cartier considère qu’il est de son devoir de promouvoir ces métiers qui contribuent à la création de pièces d’exception”, déclare Alexandre Auberson. “Car ce secteur, traditionnellement discret, représente la précision française et un grand potentiel d’emploi.”

Brillante école de luxe

Partenaire des écoles de joaillerie

Aujourd’hui, une vingtaine d’apprentis se partagent les quatre principaux métiers (bijoutier, sertisseur, polisseur et lapidaire). Il y a également une trentaine de stagiaires du réseau d’écoles partenaires, dont l’École Boulle, le lycée Edgard Faure de Morteau et l’Institut de Bijouterie de Saumur. L’institut vise à augmenter ces chiffres de manière significative dans les années à venir. “Pour préparer nos métiers aux évolutions futures, la Maison Cartier a également développé, en partenariat avec la Haute École de Joaillerie, un Digital Bachelor in Jewellery, première formation diplômante dans cette profession”, précise Alexandre Auberson.

Par ailleurs, l’Institut propose des formations croisées, des formations qui donnent la chance aux artisans de compléter leur formation initiale tout en appréhendant un autre métier. Par exemple, un joaillier peut suivre une formation de sertissage, ce qui élargit ses connaissances et l’aide à mieux comprendre les contraintes liées à chaque étape du processus de fabrication. Actuellement, entre 150 et 200 travailleurs sont formés à l’institut chaque année, ce qui équivaut à 4 500 heures de formation. Certains sont ensuite embauchés dans les ateliers de Haute Joaillerie de Cartier. L’Institut Joaillerie Cartier s’engage également à promouvoir la culture joaillière au sein de la Maison et du Groupe Richemont par le biais de formations pratiques à l’établi. Ces expériences sont également proposées en externe aux journalistes, aux amis de la Maison et aux clients de la Haute Joaillerie. Près de 300 personnes par an auront ainsi la chance de découvrir ce haut lieu du savoir-faire.

www.cartier.com

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content