Chut… ici se niche un joyau architectural

© Nelson Garrido

Seuls un auvent en béton et quelques fenêtres laissent deviner qu’un joyau architectural se dissimule sous cette prairie déserte portugaise. C’est la carte de visite de Silent Living, un concept de vacances du pilote João Rodrigues.

Les vacanciers sont émerveillés lorsqu’ils parcourent les derniers kilomètres sur les routes désertes et balayées par le vent de l’est de l’Alentenjo, au Portugal, pour arriver à leur destination de vacances, la Casa na Terra. Cette partie du pays, qui borde les déserts espagnols d’Estrémadure, est célèbre pour ses villes fortifiées et ses jolis villages aux maisons blanches. Mais la Casa na Terra est une exception à la règle, sur tous les plans. La maison est en grande partie souterraine et presque invisible, même de près. Le seul élément perceptible dans le paysage est l’auvent en béton de la maison. Cette “maison troglodyte”, la dernière acquisition du portfolio de Silent Living, création du pilote João Rodrigues, s’inscrit merveilleusement bien dans le concept de cette petite enseigne de maisons de vacances intimistes. “Les premiers mots qui viennent spontanément à l’esprit de nos vacanciers lorsqu’ils arrivent dans leur maison de vacances sont famille, foyer, sobriété, mais surtout silence, auquel notre enseigne doit son nom.”

João Rodrigues souhaite offrir à ses hôtes une expérience unique au coeur de cette région somptueusement isolée, avec le luxe d’une conciergerie et d’un service de restauration, bien sûr.

Lien renoué

Silent Living a vu le jour il y a environ quatorze ans. Aujourd’hui, le groupe gère cinq sites qui, à l’exception du Santa Clara 1728, une bâtisse magnifiquement restaurée du célèbre quartier de l’Alfama à Lisbonne, sont tous situés dans la région étendue et peu peuplée de l’Alentejo. Cette région située en dessous de Lisbonne et du Tage, qui traverse plus d’un tiers du Portugal, est connue pour ses champs de blé, ses vignobles, ses forêts de chênes-lièges, ses collines ponctuées de châteaux et ses villes fortifiées. Un magnifique littoral aux plages sauvages s’étend à l’ouest, avec de charmants villages de pêcheurs. La vision d’entreprise de João Rodrigues est d’offrir à ses hôtes une expérience unique au coeur de cette région somptueusement isolée, avec le luxe d’une conciergerie et d’un service de restauration, bien sûr, mais surtout au sein d’une architecture qui permet de renouer les liens avec soi et avec ses proches, d’apporter de petits changements dans sa vie et de se ressourcer. Elle s’inscrit parfaitement dans ce qu’il fait depuis le début, avec sa première maison de vacances: accueillir ses hôtes dans une atmosphère exceptionnelle et une architecture en complète harmonie avec l’environnement.

Idée pilote João Rodrigues a fondé avec l'architecte Manuel Aires Mateus le concept Silent Living, spécialisé dans des villas de vacances captivants.
Idée pilote João Rodrigues a fondé avec l’architecte Manuel Aires Mateus le concept Silent Living, spécialisé dans des villas de vacances captivants.© Nelson Garrido

La première de la série était Casas na Areia à Coporta, une ville côtière à environ une heure de route au sud de Lisbonne. C’était à l’origine la maison où João Rodrigues et ses cinq enfants passaient leurs week-ends. Les bungalows étaient si “instagrammables” avant la lettre que leurs photos passaient de main en main. Et ce n’est pas étonnant, car le sol en sable dissipe la transition entre l’intérieur et l’extérieur, alors que la structure fusionne avec la nature environnante. Connectivité et sérénité sont les maîtres mots, ce qui incite le visiteur à rechercher un mode de vie plus simple. Cette maison de week-end a été invitée à représenter le Portugal à la Biennale d’architecture de Venise en 2008 ; elle était louée de temps en temps à des amis et, peu après, c’est devenu une véritable maison de vacances. La formule était née, de manière très organique.

João Rodrigues
João Rodrigues© Nelson Garrido

Ancrage local

C’est ainsi que João Rodrigues a développé le concept de Silent Living. Toujours en faisant la part belle à tout ce qui est local. “Il ne s’agit pas uniquement du savoir-faire local ou de matériaux locaux pour la construction — jamais à plus d’une demi-heure du lieu — mais aussi des services que nous offrons sur place. Ce sont des personnes du coin qui s’occupent du petit-déjeuner, du nettoyage ou qui préparent un dîner à la demande, un dîner qui privilégie les ingrédients locaux. L’idée était que chaque maison traduise un certain mode de vie, dans un lieu spécifique, à travers le bâtiment, mais aussi à travers les personnes qui y travaillent.”

Dans une maison de plage comme Casas na Areia, il faut sentir le sable entre ses orteils. Les cabanes de pêcheurs près de la rivière, les Cabanas no Rio devaient être les maisons les plus caractéristiques de la région: deux cabanes en bois, près d’un marais entouré d’eau avec un ponton et une barque solitaire. À Casas no Tempo, dans une ancienne ferme appartenant à la famille Rodrigues depuis quatre générations, c’est la vie à la ferme qui est mise en exergue. Et à Santa Clara 1728, un magnifique hôtel de six chambres dans un ancien couvent au sommet de l’une des sept collines de Lisbonne, on savoure l’atmosphère des temps passés. Mais revenons au présent, à cette dernière acquisition, Casa na Terra, qui signifie “la maison sous terre”.

Les rumeurs prétendaient que la maison appartenait à l’armée ou était destinée aux recherches en astronomie.

Rendons-nous à l’est de l’Alentejo, en direction de l’Estrémadure, en Espagne. Cette région était l’une des plus sèches du Portugal jusqu’à la construction du barrage d’Alqueva en 2002, qui a donné jour à l’un des plus grands lacs artificiels d’Europe. C’est ainsi que les anciennes ruines sur lesquelles la Casa na Terra a été construite se sont retrouvées sous terre. Au coeur des collines ondoyantes et des vastes ciels de la région de l’Alentejo, à quelques pas des rives de l’Alqueva, la maison souterraine est enfouie sous la surface de la terre, sur le site d’une propriété inondée lors de la création du lac.

Comme pour tous les projets de Silent Living, João Rodrigues a travaillé avec son ami et complice, l’architecte portugais Manuel Aires Mateus. “Il est passé maître dans l’art de définir le concept initial, en respectant le bâtiment d’origine, les souhaits du donneur d’ordre et l’environnement.” Le contexte de la ruine disparue a joué un rôle important, ce qui a amené les deux hommes à décider de dissimuler la maison autant que possible, en respectant pleinement la nature et en évitant à tout prix de lui faire concurrence. “Pendant les travaux, personne ne soupçonnait qu’il s’agissait d’une maison. Les rumeurs prétendaient qu’elle appartenait à l’armée ou était destinée aux recherches en astronomie, mais personne ne pouvait imaginer que ce serait un endroit où vivre.”

Chut... ici se niche un joyau architectural
© Nelson Garrido

Ralentissement

Ce n’est pas étonnant, car la toiture végétale ressemble à une pente naturelle. Seuls les patios blancs arrondis qui font office de sources de lumière trahissent qu’il s’agit d’une construction artificielle. L’unique élément visible du bunker en béton est un auvent avec une lucarne circulaire qui dissimile les espaces communs et surplombe un patio extérieur. La percée parfaitement ronde dans le toit encadre le ciel bleu. Depuis la terrasse, on peut contempler les magnifiques levers et couchers du soleil sur le lac. Les sols et les murs en béton soyeux émettent une fraîcheur agréable sans jamais paraître froids, car ils sont associés aux essences de bois naturelles de meubles faits sur mesure, dont la plupart sont fabriqués par des artisans du coin à partir de matériaux locaux. Les trois chambres sobrement meublées à l’arrière sont disposées autour d’atriums à ciel ouvert carrelés de blanc. Ceux-ci inondent l’intérieur d’une lumière naturelle. Une belle lumière s’infiltre également par la porte coulissante en verre entre la cuisine et le séjour. Aucun objet superflu ici, si ce n’est quelques pièces de design intemporelles qui donnent à l’espace l’atmosphère contemplative d’un monastère contemporain. “C’est précisément la philosophie de Silent Living, créer un lieu où l’on vient pour dormir, profiter du silence et ne faire qu’un avec les éléments naturels qui nous entourent”. Une ode à la lenteur.

www.silentliving.pt

Chut... ici se niche un joyau architectural
© Nelson Garrido

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