Komono fête ses 10 ans : “Nous avons rendu le marché du luxe abordable”

Collection capsule Komono x Académie royale des beaux-arts d'Anvers © .
Myrte De Decker Journaliste TrendsStyle.be

En octobre et novembre, la marque de lunettes et de montres Komono célèbre son dixième anniversaire. Retour sur un processus de croissance émaillé d’essais et d’erreurs, mais surtout guidé par la persévérance. “Tout le monde veut se mesurer à nous”, déclare Anton Janssens, cofondateur. “Ça signifie que nous faisons du bon travail.”

L’anniversaire a déjà été célébré avec une collection capsule qui a donné un second souffle à l’un des premiers classiques à succès de Komono. Le cofondateur Anton Janssens jette un regard bienveillant sur le passé et aborde l’avenir avec enthousiasme. Parce qu’une marque de lunettes et de montres anversoise qui a conquis le monde avec des modèles abordables, c’est atypique.

Joyeux anniversaire Komono ! Qu’est-ce que ça fait d’avoir dix ans ?

“Je suis extrêmement fier que nous ayons survécu dans ce climat mouvementé pendant une décennie. Ces dix années n’ont pas toujours été faciles, mais elles représentent une période géniale.”

Comment qualifiez-vous les dix ans écoulés ?

“Ils s’apparentent aux événements d’une vie. Nous avons saisi des occasions qui se sont présentées, mais connu aussi des périodes difficiles. Nous les avons traversées avec beaucoup de hauts et de bas, de multiples essais et erreurs. Nous avons appris énormément de ces aléas.

Heureusement, nous avons vécu plusieurs dénouements heureux, comme la collaboration avec les étudiants en mode de l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers. Ça procure une satisfaction énorme. Et plus important encore : je continue à exercer mon métier avec passion.”

Pourtant, Komono n’est pas actif dans la branche la plus facile de l’industrie de la mode : tout le monde ne porte pas une montre ou des lunettes. Comment faites-vous pour continuer à grandir ?

“C’est précisément dans cette complexité que nous puisons notre force. Au cours des premières années, nous voulions faire la différence. Nous voulions nous démarquer. Nous avons donc osé expérimenter avec la couleur et les formes, ce qui a fonctionné. Mais d’emblée, la barre était placée très haut pour l’avenir. Aucune entreprise ne veut obtenir un succès sans lendemain. C’est le danger du secteur de la mode.

On fait quoi après ça ? Il est difficile de maintenir l’attention du public pendant longtemps. Celui-ci souhaite voir les collections se renouveler très rapidement. Et c’est là-dessus que nous devons miser en tant que marque. Nous sommes obligés d’aller de l’avant sans délai. Heureusement, je n’ai plus peur de tenter de nouvelles choses. Tous les six mois, nous devons nous faire violence pour partir d’une feuille blanche. Ensuite, nous devons penser à l’avenir et à l’orientation que nous souhaitons donner à la prochaine collection. Dans ce secteur, entre l’amour et la haine, il n’y a qu’un pas. Cette pression est incroyable.”

Anton Janssens
Anton Janssens© .

Qu’est-ce qui a changé au fil des années ?

“Tout doit aller de plus en plus vite. Il y a dix ans, nous étions les premiers au monde à proposer des produits de luxe abordables. Les quatre premières années, nous ne savions pas qui étaient nos concurrents. Je suis très fier que nous ayons rendu le marché du luxe accessible. Aujourd’hui, tout le monde veut se mesurer à nous. Par conséquent, la pression a augmenté. Mais je ne la considère pas comme une menace. Bien au contraire. Ça signifie que nous faisons du bon travail.

Entre-temps, notre entreprise est passée de cinq employés à une soixantaine. Comment parvenons-nous à réagir vite, avec énergie et dynamisme ? Grâce à une communication et une gestion plus ciblées. C’est la seule manière de s’adapter rapidement aux tendances. Je considère surtout comme un cadeau de la part nos fans – à qui nos produits doivent plaire – le fait que nous soyons confrontés à ce défi chaque saison.”

De quoi êtes-vous le plus fier ?

“Des petites choses. Quand je descends de l’avion à Tokyo et que je vois quelqu’un se promener avec une de nos montures… C’est à la fois absurde et irréel. Nous essayons de raconter une histoire avec Komono. Et nous pouvons aujourd’hui la raconter dans le monde entier. Ça me rend vraiment heureux.”

Y a-t-il eu des moments plus difficiles ?

“Oh oui, des dizaines. La liste est longue. Mais il est difficile de faire autrement. Je dis toujours à nos employés que nous devons oser sortir de notre zone de confort. C’est l’un des principaux objectifs de notre entreprise. Bien sûr, il arrive que les choses tournent mal. Mais si tout va bien, nous n’osons pas prendre des risques.

Par ailleurs, j’ai remarqué qu’il existe bel et bien un profil auquel devraient correspondre nos employés. Espiègle, créatif, prêt à sortir des sentiers battus. Il est important de s’entourer au sein de son entreprise de personnes qui ont le même dynamisme, qui portent le projet sur leurs épaules et n’ont pas peur de mouiller le maillot.

Nous restons une marque belge basée à Anvers. Mais s’il faut aller dénicher les bons employés au-delà des frontières nationales, nous le faisons. Des Néerlandais, des Espagnols et des Italiens travaillent ici avec nous.

Je pense qu’il est essentiel de sortir des murs de l’entreprise et de faire entrer le monde dans l’entreprise.”

Au fil des ans, vous avez noué de nombreuses collaborations. Cette année avec des étudiants de dernière année en mode de l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers. Pourquoi cette façon de travailler est-elle si importante à vos yeux ?

“Nous sommes une entreprise passionnée. Par conséquent, il est logique que nous nous associions à des personnes qui partagent cette même passion. Les collaborations naissent de l’amour pour le monde de la mode. Celle que nous avons instaurée avec l’Académie est parfaitement harmonieuse. Un plus un égalent trois.”

Vous envisagez une suite à tout ça ?

“Ces jeunes prouvent jour après jour de quoi ils sont capables. Je suis extrêmement fier du projet que nous avons pu réaliser avec l’Académie. Donc oui, il aura certainement une suite. En 2020, nous allons lancer une deuxième collection capsule, qui sera à nouveau réalisée par des étudiants de master. Je veux que ce partenariat devienne un pilier de notre marque.”

Où puisez-vous votre inspiration après dix ans ?

“Dans le monde. J’espère que chacun peut encore y trouver de l’inspiration. Après tout, le monde appartient à tous. Il suffit d’ouvrir la porte, de sortir et de laisser travailler ses sens. Il est essentiel pour moi de parler, voir et sentir.

Et il faut accepter d’être une éponge, d’absorber ce que l’on voit. Si vous êtes en panne d’inspiration, vous ne pouvez vous en prendre qu’à vous-même.”

Que pouvons-nous attendre de Komono dans le futur ?

“Aujourd’hui, je vise surtout plus de perfectionnisme. Dans le format actuel, des améliorations sont encore possibles. Je pense qu’il est important de continuer à diffuser notre vision pour renforcer notre image de marque de luxe abordable.

Et qui sait, peut-être allons-nous élargir notre gamme de produits. Nous sommes aujourd’hui une marque de lunettes et de montres, mais nous pensons et vivons comme un label de mode. Nous débordons d’idées dingues, mais nous devons apprendre à mieux les canaliser. Ce n’est que le début. Il est certain à 100% que nous allons développer encore de nombreux projets passionnants.”

Traduction : virginie·dupont·sprl

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