TF1 devra respecter les règles publicitaires les plus sévères de France et de la FWB

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La chaîne TF1, qui diffuse depuis début septembre des décrochages publicitaires à destination de son public belge, devra respecter aussi bien les lois françaises et belges en la matière, a indiqué mardi le ministre Jean-Claude Marcourt.

Conformément aux règles applicables en Fédération, l’émetteur français ne pourra ainsi nullement interrompre ses programmes destinés aux enfants, ainsi que ses journaux télévisés, par de la publicité. Même si TF1 vient de recevoir le feu vert des autorités françaises pour de pareilles interruptions, la chaîne ne pourra pas en faire de même chez nous, a assuré M. Marcourt. En matière de publicité pour l’alcool, c’est la loi française (plus sévère) qui devra être respectée, en ce compris en Fédération Wallonie-Bruxelles. La chaîne commerciale française devra aussi respecter la norme la plus stricte entre les deux pays en matière de placement de produits, a souligné le ministre.

Interpellé par plusieurs députés mardi après-midi en commission du Parlement, M. Marcourt a aussi affiché sa volonté de voir à l’avenir la chaîne française soutenir la création audiovisuelle en Belgique au pro rata du chiffre d’affaires qu’elle réalisera en Belgique. Mais cet objectif ne pourra se concrétiser que dans le cadre la directive européenne SMA, actuellement en cours de révision, a-t-il reconnu. Selon des estimations, l’arrivée de TF1 sur le marché publicitaire belge devrait priver les deux opérateurs nationaux historiques -RTBF et RTL- de quelque 20 millions d’euros par an. RTL a annoncé le mois dernier un vaste plan de restructuration, lequel vise notamment à anticiper les conséquences financières de la concurrence désormais exercée par la chaîne française sur le marché publicitaire belge francophone.

Egalement interrogé sur ce dossier mardi, M. Marcourt a appelé la direction de RTL, dans l’intérêt de son personnel, à élaborer un “plan crédible” sur le long terme. “Il ne faudrait pas revenir dans deux ans avec un nouveau plan (de restructuration). Ce serait un réel supplice pour les travailleurs…”. Face à l’arrivée de TF1, RTL a tout intérêt à jouer à présent la carte de la différenciation, a-t-il jugé. “Ce sera un élément de résilience de RTL. (…) Transformer nos chaînes de télé est nécessaire si on veut les voir survivre. Cela vaut aussi pour la presse écrite d’ailleurs. Les jeunes aujourd’hui ne regardent plus la télévision linéaire… Ces modèles-là, il faut bien les intégrer. La réforme de RTL me paraît être celle-là, et rien d’autre”. Par la voix d’Olivier Maroy et Olivier Destrebecq, l’opposition MR a reproché au ministre Marcourt de rester “au balcon” face à la situation. “Vous faites des constats, mais quelles actions concrètes allez-vous prendre?”, ont lancé les réformateurs.

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