Zone euro: croissance solide en début d’année, malgré les incertitudes

/ © Reuters

La zone euro a commencé l’année sur une croissance solide, malgré toutes les incertitudes pesant sur son économie comme les élections en France et le Brexit, selon des données publiées mercredi.

De janvier à mars, l’économie dans les 19 pays ayant adopté la monnaie unique a crû de 0,5%, exactement comme au dernier trimestre de 2016, selon une première estimation de l’Office européen des statistiques, Eurostat. Un chiffre conforme aux attentes des analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset.

“La croissance est là et elle a continué d’augmenter à un rythme stable au début 2017”, a commenté à l’AFP le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici. Elle a été soutenue, selon lui, par la politique monétaire de la BCE, “la confiance élevée des consommateurs et des entreprises et une amélioration du commerce mondial depuis l’été dernier”.

Le Français a cependant relevé que les taux de chômage très disparates dans la zone euro –9,5% en mars pour toute la zone, mais 3,9% en Allemagne, 10,1% en France et 18,2% en Espagne– montraient que cette embellie économique ne profitait pas aux pays de manière uniforme.

“Ce sont à ces divergence économiques qu’il faut nous attaquer si nous voulons faire reculer le populisme en Europe”, a-t-il dit.

“L’économie de la zone euro montre sa résistance face aux incertitudes qui règnent à l’intérieur comme à l’étranger”, a de son côté estimé Bert Colijn, économiste de la banque néerlandaise ING.

Toute une série de défis se trouvent en effet sur la route des Européens cette année: le début des négociations sur la sortie du Royaume Uni de l’UE, des élections en France au printemps et à l’automne en Allemagne, ainsi que la politique jugée hautement imprévisible des Etats-Unis depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, aux positions très protectionnistes.

Cependant, souligne M. Colijn, l’économie de la zone euro “est plus robuste que beaucoup ne le pensaient à la fin de l’année”.

La BCE a estimé le 10 avril que la reprise de la croissance était en bonne voie. Elle avait d’ailleurs très légèrement relevé ses prévisions pour 2017 un mois plus tôt, tablant sur une hausse de 1,8%, contre 1,7% attendus précédemment.

Dans ses prévisions d’hiver, diffusées le 13 février, la Commission européenne tablait quant à elle sur une croissance de la zone euro de 1,6% en 2017 et 1,8% en 2018, après 1,7% en 2016. Elle doit publier ses prévisions de printemps le 11 mai prochain.

Divergences

Eurostat n’a pas donné de détails sur la croissance pays par pays au premier trimestre. Cependant, “des données nationales publiées précédemment suggèrent une croissance saine en Espagne, Belgique et l’Autriche, tandis qu’elle a légèrement ralenti en France en raison de facteurs temporaires”, estime Jack Allen, analyste de Capital Economics.

La croissance au premier trimestre s’est ainsi légèrement accélérée en Espagne (+0,8%, contre +0,7% au trimestre précédent), comme en Belgique (+0,5%, contre +0,4% au quatrième) et en Autriche (+0,6%, contre +0,5% en octobre-décembre 2016).

En France, en revanche la hausse du Produit intérieur brut (PIB) s’est établie à 0,3% sur les trois premiers mois de l’année, soit moins que les 0,5% atteints au dernier trimestre 2016, en raison notamment de mauvais résultats sur le front du commerce extérieur.

Quant à l’Allemagne, dont le chiffre n’a pas encore était publié, elle devrait voir son PIB croître entre 0,7 et 0,8% sur les trois premiers mois de l’année, selon Capital Economics.

Dans les 28 pays de l’UE, la croissance économique a quelque peu ralenti au premier trimestre, s’établissant à +0,4% contre +0,6% au dernier trimestre 2016.

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