Trump attaque la Fed avec ses propres mots

Le président Donald Trump s’est appuyé lundi sur les déclarations d’un des plus hauts responsables de la Banque centrale américaine (Fed) pour sa série quasi-quotidienne de tweets accusant l’institution de freiner la première économie du monde.

“Cela sera beaucoup plus coûteux pour la Reserve fédérale de baisser plus fortement (les taux) si l’économie devait ralentir à l’avenir! Ce n’est pas cher du tout, et même productif, de le faire maintenant”, clame le président, reprenant à son compte un argument développé jeudi par John Williams, le patron de la Fed de New York et numéro deux du Comité qui fixe la politique monétaire américaine.

Le discours de John Williams, –qui a estimé que quand les taux directeurs sont proches de zéro, il ne fallait pas forcément “garder ses cartouches au sec”–, a été interprété par les investisseurs comme l’annonce d’une baisse d’un demi-point de pourcentage des taux (0,50%) lors de la prochaine réunion de la Fed fin juillet, soit le double de ce qui était anticipé par les marchés.

Mais la Fed de New York a tenté d’expliquer vendredi que les commentaires de M. Williams ne relevaient nullement d’une annonce à venir mais de commentaires sur vingt ans de recherche.

Le président américain a aussi repris ses accusations plus traditionnelles contre la Fed: trop de hausses des taux trop rapidement alors qu’il n’y a pas d’inflation, resserrement monétaire par le biais de la politique sur les obligations du Trésor, “qui rend les choses plus difficiles pour que notre pays soit compétitif”.

Il a aussi accusé “d’autres pays” sans les nommer de “manipuler leur devise et d’injecter de l’argent” dans leur économie.

Il s’en était récemment pris nommément à Mario Draghi, le patron de la Banque centrale européenne (BCE), qu’il accuse de déprécier l’euro pour rendre les produits européens plus compétitifs face au dollar.

Donald Trump est loin d’être le seul à reprocher à la Banque centrale américaine d’avoir trop resserré sa politique monétaire à un moment où l’économie américaine montre des signes de ralentissement, même si la croissance reste robuste, selon certains économistes.

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