Theresa May poursuit en Chine son opération séduction pour l’après-Brexit

Theresa May. © Reuters

Critiquée à Londres pour sa gestion de l’après-Brexit, la Première ministre britannique Theresa May a rencontré jeudi à Pékin le président chinois Xi Jinping, lors d’un voyage destiné à renforcer les liens commerciaux bilatéraux.

Au deuxième jour de sa visite en Chine, Mme May poursuivait son opération séduction, destinée à convaincre Pékin que le Royaume-Uni pourra mener une politique commerciale ambitieuse après avoir quitté l’Union européenne (UE).

Après un passage par un institut de sciences agricoles, Theresa May a rencontré Xi Jinping dans la luxueuse résidence d’Etat de Diaoyutai. La veille, la Première ministre avait rencontré son homologue chinois Li Keqiang, avant une conférence de presse conjointe où elle avait insisté avec satisfaction sur “l’âge d’or” des relations sino-britanniques.

Neuf milliards de livres (10,2 milliards d’euros) d’accords commerciaux seront signés durant sa visite, avait-elle assuré sans livrer de détails, soulignant que Londres et Pékin accéléreront leurs discussions pour lever des barrières commerciales.

En particulier, le marché chinois pourrait redevenir accessible “dans les six mois” à la viande de boeuf britannique, a affirmé Mme May, la Grande-Bretagne emboîtant le pas à la France.

Pour la Première ministre, accompagnée en Chine d’une délégation d’une cinquantaine d’entreprises et organisations, l’enjeu est crucial: dans le contexte d’une sortie de l’union douanière européenne, la Chine, deuxième économie mondiale et grande puissance marchande, s’imposerait comme un partenaire commercial essentiel.

De son côté, Pékin a intérêt à se montrer accommodant, selon Cui Hongjian, chercheur de l’Institut chinois d’études internationales: “Partenaire stratégique du Royaume-Uni comme de l’UE, la Chine espère que le Brexit offrira des opportunités favorables aux deux parties”, indique-t-il à l’AFP.

Outre les dossiers commerciaux, Theresa May était également sous pression pour aborder avec Xi Jinping des questions plus épineuses: les droits de l’homme en Chine ou encore Hong Kong, ex-colonie britannique redevenue territoire chinois, où Pékin est accusé par certains de durcir sa main-mise.

Autre sujet sensible: l’initiative chinoise des “Nouvelles routes de la soie”, colossal projet d’investissements dans les infrastructures en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient, que plusieurs pays européens observent avec méfiance, redoutant des velléités hégémoniques de Pékin.

Mme May a salué mercredi “les opportunités” présentées, mais rappelé l’importance du respect de “normes internationales”. Comme la plupart des pays de l’UE, Londres n’a pas signé le mémorandum financier chinois sur cette initiative.

Pour autant, la banque britannique Standard Chartered a annoncé jeudi avoir conclu un protocole d’accord avec la banque publique China Development Bank, prévoyant que celle-ci mette à sa disposition jusqu’à 10 milliards de yuans (1,28 milliard d’euros) de capitaux pour financer des projets liés aux “Routes de la soie”.

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