Taxe kilométrique: un accord sur les tarifs dès la semaine prochaine ?

L'Union belge du transport appelle les routiers à bloquer le pays lundi. © BELGA/Bruno Fahy

Le ministre wallon des Finances Christophe Lacroix espère un accord au gouvernement la semaine prochaine sur les tarifs de la redevance kilométrique pour poids lourds en Wallonie, les compensations qui seront accordées aux transporteurs et le réseau qui sera concerné, a-t-il indiqué mercredi au parlement wallon.

Alors que se tient mercredi soir une réunion des trois grandes fédérations de transporteurs qui menacent d’actions, le ministre attend toujours les conclusions d’une étude d’impact socio-économique pour cette redevance attendue pour le 1er avril 2016. Son espoir d’une décision dès ce jeudi est donc reporté.

Sans surprise, il a confirmé que les tarifs de base seraient largement inférieurs au coût-vérité moyen de l’impact des poids lourds sur l’infrastructure routière wallonne, qui est 18 à 19 centimes d’euro par kilomètre selon la Sofico, le bras armé du gouvernement wallon pour les infrastructures. Il insiste sur le fait que le produit de la redevance ira à l’amélioration des infrastructures routières au profit notamment du secteur.

Les retards pris pourraient certes générer des pénalités pour la Région et pour l’opérateur Satellic, mais ces pénalités devraient s’annuler, a estimé le ministre PS.

Le parlement wallon s’apprête à voter en fin de journée une modification de l’accord de coopération sur le prélèvement kilométrique permettant l’instauration de zones tarifaires différentes et une modulation des tarifs en fonction des périodes (jour-nuit par exemple) ou des lieux. Pour le MR, qui votera contre, il s’agit là de mesures de différenciation importantes qui risquent de générer une concurrence entre régions néfaste aux PME wallonnes.

Jean-Luc Crucke (MR) s’interroge aussi sur une disposition de cet accord qui permet à la Flandre de réduire la taxe de circulation à titre de compensation pour les transporteurs – qui jugent toujours cela insuffisant toutefois.

Les tarifs seront les plus semblables possible à ceux de la Flandre (qui varient 7,4 à 20 centimes, NDLR), a répondu M. Lacroix. Il ne juge pas intéressant de prévoir une surtaxation pour les poids lourds entre 12 et 32 tonnes vu qu’ils représentent 76% des camions immatriculés en Wallonie, mais préfère différencier via les compensations.

Le ministre rappelle que ces compensations peuvent porter sur la fiscalité, le soutien économique au secteur, les formations en entreprise ou encore – mais c’est là une compétence fédérale – à l’exonération ONSS des heures non prestées par les chauffeurs.

Un contentieux de 40 millions d’euros existe par ailleurs entre l’organe interrégional Viapass et l’Institut des comptes nationaux (ICN) sur l’intégration du coût des portiques dans le périmètre des comptes publics.

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