Séoul accuse le Japon de violer les principes internationaux en matière de contrôle des exportations

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Le ministre japonais de l’Industrie a jugé mardi incompréhensibles les accusations de Séoul, qui vient de décider de dégrader le rang du Japon parmi ses partenaires commerciaux, dernier épisode en date de leurs bisbilles diplomatiques.

“Sur la base de quoi peut-on dire que le système de contrôle des exportations du Japon viole les principes internationaux? Ce n’est absolument pas clair”, a réagi sur Twitter le ministre japonais du Commerce et de l’Industrie, Hiroshige Seko.

Lundi, le ministre sud-coréen du Commerce Sung Yun-mo avait en effet annoncé la création d’une nouvelle catégorie pour les pays signataires des quatre principaux accords commerciaux internationaux “mais qui activent un système de contrôle des exportations en violation des normes internationales”.

Le Japon est l’unique pays à avoir été placé dans cette nouvelle catégorie. M. Sung n’a pourtant donné aucun exemple de telles violations de la part de Tokyo.

La situation entre les deux pays s’est envenimée ces dernières semaines avec la décision de Tokyo de durcir à compter du 4 juillet les conditions d’exportation vers la Corée du Sud de trois composés chimiques utilisés dans les processus de fabrication de semi-conducteurs et d’écrans.

Puis Tokyo a décidé de dégrader le rang de Séoul dans la liste de ses partenaires commerciaux à partir du 28 août, rendant les procédures plus sévères pour l’exportation de produits jugés sensibles.

Cette mesure a été officiellement prise dans le cadre d’une révision de la liste des partenaires de confiance du Japon, pour des raisons de sécurité nationale. Mais elle s’inscrit sur fond de querelles bilatérales interminables, héritées de l’époque où la Corée du Sud était une colonie japonaise (1910-1945).

Le gouvernement japonais est furieux que des tribunaux sud-coréens aient ordonné à des firmes nippones de dédommager des Sud-Coréens qui ont été forcés de travailler dans leurs usines durant cette période. Pour Tokyo, ces questions sont réglées depuis la signatures d’accords en 1965.

La Corée du Sud est le cinquième plus grand pays importateur de produits japonais, tandis que le Japon fait venir depuis ce pays voisin des produits pétroliers, du fer, de l’acier ou encore des appareils électroniques et des semi-conducteurs, selon les données du ministère japonais du Commerce.

Ces tensions entre la Corée du Sud et le Japon inquiètent d’autant plus que la menace nord-coréenne perdure et que ces deux alliés des Etats-Unis sont censés coopérer pour la sécurité dans la région.

“Je ne vois pas de solution dans l’immédiat à cette dispute à moins qu’il y ait une vraie intervention des Américains” pour apaiser les tensions, a déclaré à l’AFP Robert Dujarric, directeur de l’Institut des études asiatiques de l’Université Temple à Tokyo.

Selon lui, l’impact pour les entreprises des restrictions réciproques pour le moment décidées restera cependant limité, car elles sauront s’organiser en trouvant d’autres fournisseurs ou en devançant les commandes.

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