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‘Plus d’efficacité, moins de nostalgie dans la Belgique fragmentée’

Ce n’est plus la Belgique, mais une Belgique en meilleur état de fonctionnement qui devrait être la réponse aux attentats. C’est ce que dit Hans Brockmans, journaliste au magazine néerlandophone Trends.

Au lendemain de la terreur, une critique avait été émise par Johnny Thijs, et par d’autres top managers, sur la complexité de la structure étatique belge. Les réactions n’ont pas tardé à fuser ici et là sur le fait que le processus de régionalisation était allé trop loin. Après les attentats, Luc Huyse (sociologue à la KU Leuven, ndlr) a également fustigé la “fixation inadéquate sur le contentieux communautaire”.

La régionalisation doit-elle être réduite ? Dans ce cas, il n’y a qu’une seule voie possible: un retour à la situation d’avant 1970. C’est l’état unitaire où la majorité démocratique décide, sans double majorités, sonnettes d’alarme, structures paritaires, contrôles de constitutionnalité ou autres mesures de protection. Une prédominance flamande de l’actuelle ‘majorité absente’ – pour citer l’ancien directeur de Trends Lode Claes – serait toutefois difficile à digérer pour la partie francophone du pays.

Ce n’est plus la Belgique qui doit être la réponse suite aux attentats, mais une Belgique en meilleur état de fonctionnement

A terme, de nouvelles tâches seront inévitablement transférées vers les régions pour constituer les ensembles de compétences homogènes souhaités. Dans l’attente d’une réforme approfondie de l’Etat, nous devons toutefois agir dans l’actuel cadre institutionnel pour mieux garantir la sécurité des citoyens.

Doit-on transférer plus de moyens vers les départements de sécurité ? Peut-être. Mais on peut aussi travailler à plus d’efficacité de ceux-ci. Ainsi, la fragmentation du personnel et des moyens entre les nombreuses zones de police est un anachronisme. Les structures parallèles de lutte contre le terrorisme de la Police fédérale, de la sûreté de l’Etat et du service d’espionnage militaire sont encore moins défendables. Une fusion s’impose. La défense ressemble parfois aussi à une armée espagnole, avec trop de personnel âgé – donc cher – et trop peu de jeunes soldats.

Chaque euro libéré grâce à plus d’efficacité peut être investi dans plus de sécurité. Ce n’est plus la Belgique qui doit être la réponse suite aux attentats, mais une Belgique en meilleur état de fonctionnement. Tout le reste, c’est de la nostalgie.

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