Pensions ouvriers/employés : harmoniser coûtera 400 millions par an

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Harmoniser les systèmes de pension complémentaire des ouvriers et des employés coûterait 400 millions d’euros par an aux entreprises belges, chiffre Aon Hewitt. Cela n’a pas empêché la société Close, sise à Aywalle, de prendre les devants afin, dit-elle, de fidéliser ses travailleurs “très qualifiés”.

L’intégration des ouvriers au système de pension complémentaire des employés, dans le cadre du passage à un statut unique, coûterait annuellement 400 millions d’euros aux entreprises, ce qui ferait croître le handicap salarial de 2 %, a calculé la société de ressources humaines Aon Hewitt.

A l’heure actuelle, la pension légale d’un employé représente en moyenne 62 % de son dernier salaire net. Ce chiffre passe à 74 % pour les ouvriers et retombe à 40 % pour les cadres. Un plan de pension complémentaire permet par ailleurs de faire passer ces moyennes à respectivement 86 %, 83 % et 81 % du dernier salaire net, ressort-il d’une analyse de 378 plans de pension complémentaire auprès de 216 entreprises belges.

Selon cette étude menée par Aon Hewitt, 60 % des salariés disposent d’une pension complémentaire. Ce chiffre cache cependant des réalités bien différentes. Le meilleur plan est en effet 20 fois plus performant que le plus mauvais !

“L’harmonisation du statut des ouvriers et des employés constituera un des sujets brûlants dans la concertation sociale de cet automne, a souligné Aon Hewitt. Le statut d’ouvrier belge est actuellement un des moins avantageux en Europe – c’est plutôt l’inverse en ce qui concerne les employés. Une harmonisation s’impose mais la question se pose de savoir comment elle va s’opérer. Il va de soi qu’une généralisation des acquis liés au statut employé est difficilement tenable.”

La société Close, à Aywaille, “harmonise” les statuts ouvriers/employés

La FGTB, la CSC et les représentants de la société Close SA, à Aywaille, ont présenté un accord permettant l’harmonisation du statut des ouvriers et des employés au sein de l’entreprise. Close, entreprise de construction spécialisée dans l’installation de systèmes de climatisation pour grands ensembles (hôpitaux, bureaux), emploie 380 personnes en tout, principalement sur son site historique d’Aywaille (Liège).

Une centaine d’ouvriers, sans changer de statut ni de commission paritaire, y verront leur contrat de travail aménagé grâce à une nouvelle convention collective, qui prévoit en fait la réduction des discriminations entre le statut des ouvriers et celui des employés : délai de préavis de trois mois par cinq ans d’ancienneté (comme pour les employés), salaire garanti en cas de chômage temporaire, suppression des jours de carence non payés en cas de maladie de moins de 14 jours, etc.

“Cela nous vaudra une augmentation de la masse salariale que nous estimons entre 1 % et 2 %, chiffre Pierre Close, patron de la société. Mais c’est un prix que nous payons volontiers dans le but de fidéliser nos travailleurs, qui sont très qualifiés. Notre but est que tout le monde se sente bien dans la société. Car nos travailleurs, c’est notre richesse et notre patrimoine.”

Pour les syndicats, cet accord local peut et doit “servir d’exemple” dans le cadre des discussions sur les rapprochements entre les deux statuts.

Trends.be, avec Belga

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