Pékin et Washington annoncent un accord commercial préliminaire

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Les Etats-Unis et la Chine ont annoncé vendredi un accord préliminaire, qui marque une trêve après 19 mois de guerre commerciale féroce à coups de droits de douane punitifs fragilisant l’économie mondiale.

“Les deux pays sont parvenus à une identité de vue sur le texte d’un accord économique et commercial préliminaire”, a annoncé depuis Pékin un vice-ministre du Commerce, Wang Shouwen, évoquant des réductions progressives des droits de douane américains.

Washington et Pékin sont convenus de réaliser au plus vite l’examen juridique et la traduction de l’accord, avant de procéder à sa signature finale, a déclaré M. Wang, sans toutefois avancer de date.

Le 11 octobre, le président américain Donald Trump avait déjà annoncé un accord de principe portant essentiellement sur des achats supplémentaires agricoles. Mais ce texte n’avait jamais été véritablement approuvé par les autorités chinoises.

Et la signature, qui devait intervenir mi-novembre ne s’est jamais concrétisée faisant planer le doute sur l’imposition dimanche par les Etats-Unis d’une nouvelle salve de tarifs douaniers sur quelque 160 milliards de dollars de biens chinois.

Sur ce point, Donald Trump a clarifié la situation dans un tweet peu après les annonces des responsables chinois: “Les tarifs douaniers prévus pour le 15 décembre ne seront pas imposés car nous avons trouvé un accord”.

Cet accord est une bonne nouvelle alors qu’au même moment vendredi, la Chambre des représentants à majorité démocrate franchissait une nouvelle étape décisive vers le renvoi probable du président en procès pour destitution.

“C’est un accord fantastique pour tout le monde. Merci!”, s’est d’ailleurs réjoui l’hôte de la Maison Blanche, bien que les détails de l’accord, notamment les données chiffrés, n’aient pas été communiqués.

“Un accord sans précédent”, a pour sa part commenté Robert Lighthizer, le représentant américain au Commerce (USTR) qui l’a âprement négocié.

Selon lui, ce traité “apporte des changements structurels significatifs et pleinement exécutoires”. Il “commence à rééquilibrer les relations commerciales américano-chinoises”, a-t-il ajouté dans un communiqué.

Le président américain n’a eu de cesse de dénoncer des pratiques commerciales jugées “déloyales” et exige depuis des mois des changements de fond.

Encore flou

L’USTR estime que ce traité va se traduire “par des réformes structurelles et des changements du régime économique et commercial de la Chine dans les domaines de la propriété intellectuelle, du transfert de technologie, de l’agriculture, des services financiers, des devises et des devises échange”.

La Chine avait indiqué plus tôt que de leur côté les Etats-Unis ont consenti à réduire progressivement les tarifs douaniers punitifs.

Ces sanctions commerciales ont fragilisé non seulement l’économie chinoise mais encore la croissance mondiale.

Selon les autorités chinoises, le texte de l’accord inclut neuf chapitres, sur la propriété intellectuelle, les transferts forcés de technologies, les produits alimentaires et agricoles, les services financiers, le taux de change, le renforcement des échanges commerciaux ou encore la résolution des différends.

Il comprend également un engagement de la Chine à faire “des achats supplémentaires substantiels” de biens et services américains au cours des prochaines années, a affirmé USTR sans avancer de données chiffrées.

Des médias américains ont annoncé que Pékin avait accepté d’augmenter ses achats de produits agricoles “made in USA” — une demande majeure de Donald Trump — à hauteur de 50 milliards de dollars en 2020. Mais les responsables chinois n’ont donné aucun montant vendredi.

“L’accord établit un solide système de règlement des différends qui garantit une mise en oeuvre et une application rapides et efficaces”, a par ailleurs assuré l’administration Trump.

Echaudée par les promesses non tenues, l’administration Trump exigeait un mécanisme de mise en oeuvre pour éviter que l’accord reste lettre morte.

Selon le vice-ministre du Commerce, Wang Shouwen, la conclusion de l’accord “est propice aux intérêts fondamentaux des peuples chinois et américain et du monde”.

Les principaux points de l’accord

Voici les principaux éléments de l’accord qui doit, lui aussi, être signé pour être valide.

– Accord de principe –

Comme le 11 octobre, il s’agit d’un accord de principe puisque le texte n’est pas encore formellement signé.

Washington et Pékin sont convenus de réaliser au plus vite l’examen juridique et la traduction de l’accord, avant de procéder à sa signature finale, a indiqué vendredi, depuis Pékin, un vice-ministre du Commerce, Wang Shouwen, sans toutefois avancer de date.

– Domaines concernés –

Les deux parties ont indiqué que l’accord incluait la propriété intellectuelle, les transferts forcés de technologies, les produits alimentaires et agricoles, les services financiers, le taux de change, le renforcement des échanges commerciaux ou encore la résolution des différends.

Ce sont les mêmes domaines évoqués en octobre.

“L’accord établit un solide système de règlement des différends qui garantit une mise en oeuvre et une application rapides et efficaces”, a en outre souligné vendredi le représentant américain au commerce (USTR).

Depuis le début des discussions, les Etats-Unis ont souligné qu’un tel mécanisme était totalement indispensable pour pouvoir s’assurer que la Chine respecte bien un éventuel accord.

– Agriculture –

Lors de l’annonce du 11 octobre, Donald Trump avait annoncé que la Chine s’engageait à acheter des biens agricoles pour 40 à 50 milliards de dollars par an.

“Je pense qu’ils vont atteindre 50 milliards de dollars”, a indiqué vendredi l’hôte de la Maison Blanche. Un tel montant n’a pas été confirmé par les autorités chinoises.

Ce serait environ deux fois plus élevé que le pic des achats de la Chine, en 2012.

En 2017 avant le lancement de la guerre commerciale, la Chine importait encore pour 19,5 milliards de dollars de produits agricoles américains, un nombre tombé à un peu plus de neuf milliards en 2018.

– Pause sur les tarifs douaniers –

Depuis le début, la Chine exigeait que les Etats-Unis suppriment tout ou partie des droits de douane additionnels sur les importations en provenance de Chine.

Selon Pékin, l’administration Trump a accepté de réduire progressivement ces tarifs douaniers qui portent préjudice à l’économie chinoise.

L’USTR a précisé de son côté que pour l’heure, les droits de douane additionnels de 25% portant sur l’équivalent de 250 milliards de dollars de marchandises chinoises restaient en place.

En revanche, les droits de douane de 15% sur 120 autres milliards de bien chinois, en vigueur depuis le 1er septembre, sont réduits de moitié (7,5%).

En outre, Donald Trump a annoncé que la salve de tarifs douaniers programmée pour dimanche (15% sur quelque 160 milliards) était annulée.

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