Moindre hausse du chômage des femmes en Wallonie mais inégalités accrues à Bruxelles

Le taux de chômage des femmes en Wallonie a augmenté deux fois moins que celui des hommes dans la foulée de la crise sanitaire, indique lundi le Forem, en cette Journée internationale des droits des femmes. Cela ne veut pas dire que les femmes ont été épargnées par la crise, loin de là, Actiris, l’office régional bruxellois de l’emploi, estimant même que la crise du coronavirus a renforcé les inégalités et la discrimination des femmes face à l’emploi.

Après presque six années de recul, le chômage est reparti à la hausse en 2020, en raison de la pandémie. En moyenne l’an dernier, la demande d’emploi en Wallonie a été 3% plus élevée qu’en 2019. Mais cette augmentation de la demande d’emploi ne s’est pas répartie de manière équivalente: le chômage des femmes a augmenté de 1,6% alors qu’il a augmenté de 4,1% chez les hommes. “De manière générale, le secteur non marchand subit moins les fluctuations conjoncturelles que le secteur marchand”, explique Le Forem.

Les femmes sont en effet plus présentes dans les secteurs quaternaire et non marchand tels que la santé humaine et l’action sociale (77%), l’enseignement (71%), dans les activités de services administratifs et de soutien (62%) et les autres services (65%), constate le Forem.

Actuellement, 53% des demandeurs d’emploi wallons sont des hommes.

L’année 2020 a également été marquée par une diminution du nombre d’opportunités d’emploi diffusées par le Forem (-15% par rapport à 2019). Mais, à nouveau, tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne. Certains secteurs majoritairement féminins ont même vu leur activité augmenter depuis le début de la pandémie. C’est le cas par exemple du secteur de la santé et de l’action sociale (+5%).

Mais les personnes qui ont recours au chômage parental corona en Wallonie sont à plus de deux tiers des femmes. Idem à Bruxelles, où l’on a constaté en mai 2020, que deux congés parentaux corona sur trois avaient été pris par des mères travailleuses, et même trois sur quatre en septembre. “La fermeture des crèches et des écoles a indéniablement eu un effet considérable sur la vie professionnelle des femmes”, estime Actiris.

A Bruxelles, le taux de chômage parmi les femmes reste plus élevé que parmi les hommes: 16,1% contre 15,2% en 2020.

Plus généralement, Actiris estime qu'”en 2020, les femmes à la recherche d’un emploi en Région bruxelloise ont fait face à des inégalités et une discrimination de genre accrues”. Si une crise traditionnelle touche principalement les secteurs dits “masculins” comme le secteur de la construction et des transports, la crise actuelle touche par contre les secteurs dits “féminins”, selon le service public bruxellois de l’emploi, qui prend l’exemple des aides ménagères, forcées d’arrêter de travailler pendant plusieurs mois, ou du secteur des soins de santé dans lequel la charge physique et mentale a augmenté et les conditions de travail se sont détériorées dans le contexte de l’épidémie de Covid-19.

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