Mission économique en Iran: améliorer les transferts de paiement

Mission économique en Iran © BELGA

Les flux de financements et de paiements entre l’Iran et la Belgique doivent être normalisés le plus rapidement possible afin de permettre aux entreprises belges de faire affaire avec leurs consoeurs iraniennes, a indiqué lundi le ministre-président flamand Geert Bourgeois, qui emmène une mission économique belge jusqu’à mardi.

Quelque 140 sociétés belges sont venues reconnaître le marché iranien après la levée des sanctions occidentales à l’égard de la république.

Faire du business avec les entreprises et autorités iraniennes est une chose. Transférer de l’argent vers ou depuis l’Iran en est une autre. La situation reste très compliquée et la plupart des grandes banques européennes préfèrent se tenir à l’écart de ce pays. Les Etats-Unis maintiennent en effet plusieurs sanctions contre l’Iran et la menace de lourdes amendes dissuade les institutions bancaires.

“Les obstacles seront toujours là sans solution au problème de financement”, a commenté le ministre-président flamand. “Je suis content que deux banques belges, KBC et Belfius, aient pris part à cette mission. Le Ducroire, l’assureur-crédit public belge, a en outre amélioré son score pour l’Iran. Le plafond de couverture pour ce pays pour des investissements à moyen ou long terme devrait passer prochainement à 1,5 milliard d’euros contre la moitié actuellement.”

Le gouvernement iranien semble également en faveur d’une solution aux problèmes de paiement. “Nous devons réunir les banques des deux pays”, a indiqué le vice-ministre des Finances, Mohammed Khazee. L’Iran est par ailleurs demandeur d’un traité de libre-échange avec l’Europe.

La république a besoin d’améliorer ses relations commerciales avec l’Occident afin de stimuler une économie à ce jour moribonde. L’embargo a laissé les infrastructures et l’industrie dans un état vétuste. Mais le pays a de grandes ambitions en termes d’investissements pour les prochaines années. “Nous arrivons au bon moment. C’est un marché dynamique avec 80 millions de personnes dont la moitié a moins de 35 ans”, résume le Premier flamand.

La délicate question des droits de l’homme n’a pas été abordée au cours de la mission. “J’ai toutefois évoqué le sujet lorsque j’avais reçu le vice-ministre des Affaires étrangères à Bruxelles. La discussion doit de toute façon être menée à l’échelon européen, ce qui sera beaucoup plus porteur. Mais en tant que petit pays, ou petite entité, si tu ne peux pas faire de commerce avec des pays où il n’y a pas de démocratie, tu es vite hors course.”

M. Bourgeois emmenait cette mission aux côtés des différentes agences régionales à l’exportation, le Fit pour la Flandre, l’Awex pour la Wallonie et BIE pour Bruxelles. Le ministre wallon de l’Économie, Jean-Claude Marcourt, devait l’accompagner mais a annulé en dernière minute.

“J’espère avoir également été le représentant des entreprises wallonnes et bruxelloises”, a conclu Geert Bourgeois (N-VA).

Les retombées concrètes de la mission seront examinées plus tard dans le détail. Une dizaine d’accords de principe ont en tout cas déjà été signés entre des sociétés belges et des partenaires iraniens. “Nous avons toujours été présents ici et nous avons pu capitaliser là-dessus”, a commenté Pascale Delcomminette, responsable de l’Awex. L’agence wallonne souhaite envoyer un attaché commercial à Téhéran d’ici janvier.

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