Les allocations minimales vont augmenter de 3% – 2% = 1%

Kris Peeters © Belga

Le gouvernement a prévu un budget qui permettra d’augmenter les allocations minimales de 3%. Le saut d’index leur fera perdre quant à lui 2%.

En d’autres termes, ces allocations augmenteront d’1% au cours des deux prochaines années, a indiqué mardi le ministre de l’Emploi, Kris Peeters, en Commission de la Chambre, en réponse à une question de Meryame Kitir (sp.a).

Le budget se compose d’une part d’une enveloppe de 127 millions d’euros spécialement prévue pour augmenter d’1% les allocations minimales, hors chômage (en période de modération salariale, le gouvernement ne veut pas créer un piège à l’emploi), et d’autre part de l’application à 100% de l’enveloppe consacrée à la liaison des allocations au bien être, soit 2%. L’affectation concrète de ces moyens sera déterminée en concertation avec les partenaires sociaux.

A la fin de la législature, les dépenses sociales auront augmenté de 10,5 milliards d’euros par rapport au niveau actuel. “Investir 10,5 milliards d’euros dans les allocations n’est pas, je pense, ce que ferait un gouvernement ‘asocial'”, a souligné M. Peeters en réponse aux critiques de l’opposition.

Les arguments n’ont pas convaincu les socialistes. La liaison des allocations sociales au bien-être était destinée à porter celles-ci au-delà de l’indexation, a fait remarquer Mme Kitir.”Il n’y aura pas de correction sociale (au saut d’index). Il n’y en aura que la moitié. Les allocations les plus basses devront payer l’autre moitié”, a-t-elle ajouté.

Peeters attend un engagement clair des patrons

Par ailleurs, Kris Peeters a profité de sa première séance devant la Commission des Affaires sociales de la Chambre pour lancer un nouvel appel à la concertation sociale, à l’avant-veille d’une première journée d’actions syndicales. Il s’est adressé aux patrons: il attend d’eux un engagement clair en faveur de l’emploi.

Interrogé par Mme Kitir, M. Peeters est également revenu sur les mesures décidées par le nouveau gouvernement pour réduire l’écart salarial de la Belgique par rapport à ses voisins, en particulier le saut d’index et la réduction des cotisations sociales. “Bien sûr, nous attendons des employeurs un engagement clair qu’ils utiliseront les moyens libérés pour protéger les emplois existants et créer de nouveaux emplois. Je demande aussi aux employeurs et aux travailleurs de se concerter pour déterminer comment on peut innover et accélérer la création d’emplois. Pour moi, c’est également l’un des objectifs de la concertation sociale”, a déclaré M. Peeters.

Le vice-premier ministre CD&V a regretté le climat qui s’est installé. Le gouvernement ne cherche pas à faire mal aux gens, a-t-il répété. Les mesures qu’il prend visent à sauver le modèle social belge. “Comme vous le savez, nous avons un handicap lié aux coûts du travail de 4,8% par rapport à nos voisins. Ce handicap détruit des emplois et nous coûte des restructurations”, a ajouté M. Peeters.

La disparition complète du handicap salarial aurait coûté 6 milliards d’euros à la Belgique. Y arriver par la seule réduction des charges était intenable budgétairement, a fait remarquer M. Peeters. Il n’était pas concevable non plus de réduire les allocations ou d’augmenter les impôts d’un tel montant. Le gouvernement a donc choisi de combiner un saut d’index avec une diminution des charges et la poursuite de la modération salariale. “Chaque travailleur fait donc un effort de 2% mais augmente de ce fait ses chances, et celles de ses collègues, de conserver son emploi ou même plus, que l’on investisse dans de nouveaux emplois”, a encore dit le ministre.

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