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Le soft power des USA s’affaiblit… et ce n’est pas une bonne nouvelle

Si je devais poser la question, quel est le pays le plus influent du monde ? J’imagine sans problème que la réponse serait les États-Unis. Et pourtant, les choses évoluent…

La réponse semble assez évidente, car les États-Unis sont la première puissance économique mondiale. Ensuite, ils ont l’armée la plus puissante du monde. Et enfin, leur culture est mondialement reconnue. En matière de soft power, c’est-à-dire leur capacité à séduire le monde autrement que par leurs soldats, les États-Unis sont les plus forts sur cette planète. Le cinéma américain, les feuilletons télévisés américains, la musique américaine sont, de loin, la carte de visite préférée des États-Unis. Mais justement, ce soft power, ce pouvoir doux, est en train de reculer à en croire certaines enquêtes relayées par Le Temps. Or, ce soft power, c’est le pouvoir de séduction des USA.

Pourquoi recule-t-il ? D’abord, parce que la démocratie américaine a permis l’émergence d’un président comme Donald Trump. À part dans deux ou trois pays, Trump suscite la méfiance dans le monde entier, et notamment à cause son slogan qui vise à faire passer les États-Unis avant tout le monde, le fameux America First. Par ailleurs, le monde semble moins séduit par les USA que par le passé. À tort ou à raison, les États-Unis apparaissent aux yeux du reste du monde comme une nation belliqueuse, qui a l’art d’intervenir militairement partout. Et surtout, qui a l’art de dire qu’elle le fait pour faire respecter la loi et l’ordre, mais qui n’hésite pas à s’asseoir sur la loi et l’ordre quand cela ne l’arrange pas. Et cette image de nation hypocrite s’est aggravée au fil du temps, selon ces sondages.

La dégradation de l’image des États-Unis est, paradoxalement, mauvaise pour l’Europe

Alors, en quoi cette détérioration de l’image des États-Unis, de son soft power, est-elle négative ? Selon Le Temps, elle est d’abord négative pour l’avenir même des Américains. À cause de sa politique anti-immigration et de sa politique étrangère agressive, les universités américaines ont constaté une baisse importante des inscriptions d’étudiants étrangers. Or, bien souvent, ce sont des étudiants étrangers, et notamment asiatiques, qui figurent parmi les meilleurs étudiants de ces universités. Les sociétés technologiques américaines se désolent de ce manque de cerveaux étrangers, car elles ne trouvent pas les mêmes talents auprès des étudiants américains de souche, sauf dans la communauté d’origine asiatique.

Et puis, cette dégradation de l’image des USA est paradoxalement également mauvaise pour l’Europe. Notre Vieux Continent a des valeurs que le monde entier nous envie, mais sans la puissance américaine pour asseoir et imposer ces valeurs, le reste du monde – et surtout ses dirigeants dictatoriaux – sera moins attentif ou réceptif à nos valeurs.

Bref, les États-Unis, malgré tous leurs défauts, nous aident, nous Européens, à propager nos idées. La faiblesse de notre allié naturel n’est donc pas une bonne nouvelle pour notre bon Vieux Continent.

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