Le pétrole, à son plus haut de l’année, frôle la barre des 100 dollars

© Jupiter

Le prix du pétrole new-yorkais a bondi vendredi à son plus haut niveau depuis le 27 décembre après un rapport en demi-teinte sur le marché de l’emploi relançant les spéculations sur la politique monétaire américaine.

Le baril de “light sweet crude” (WTI) pour livraison en mars s’est adjugé 2,04 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s’établir à 99,88 dollars, après être passé en cours de séance au-dessus de la barre symbolique des 100 dollars.

Le taux de chômage aux Etats-Unis a poursuivi son recul en janvier, baissant de 0,1 point de pourcentage par rapport à décembre pour s’établir à 6,6% grâce à un rebond des créations d’emplois, selon les chiffres officiels publiés vendredi par le département du Travail.

Mais ce rebond est beaucoup moins fort qu’espéré: 113.000 emplois nets ont été créés alors que les analystes attendaient, dans leur prévision médiane, 175.000 créations d’emplois.

La réaction du marché est “un peu déroutante”, a commenté Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion.

“Cela fait deux mois qu’on voit des chiffres plutôt mauvais sur l’emploi et a priori c’est de mauvaise augure pour la demande” en produits pétroliers, a-t-il souligné. Mais “j’imagine que les investisseurs misent désormais sur une nouvelle mesure d’assouplissement de la politique monétaire” de nature à favoriser les investissements jugés plus risqués comme les matières premières, a-t-il ajouté.

L’institution ne devrait probablement pas dévier de sa décision prise en décembre de ralentir progressivement son programme de rachat d’actifs, qui permet d’injecter en masse des liquidités sur les marchés financiers, selon plusieurs analystes.

Mais, alors que la Fed prévoit actuellement de déclencher un éventuel relèvement des taux d’intérêt une fois que le taux de chômage sera passé au-dessous des 6,5%, la nouvelle présidente de l’institution Janet Yellen “pourrait faire évoluer cette limite”, a remarqué Carl Larry.

En alimentant les spéculations sur la politique monétaire des Etats-Unis, ces chiffres ont également fait baisser le dollar, ce qui a soutenu les matières premières libellées dans la monnaie américaine.

L’affaiblissement du billet vert rend en effet le baril de pétrole moins coûteux pour les investisseurs munis d’autres devises. Par ailleurs, “les investisseurs se rendent bien compte que le temps particulièrement mauvais en janvier a pu jouer un rôle important” en freinant l’activité, a relevé John Kilduff d’Again Capital.

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