Le Brexit constitue une “énorme opportunité économique”

Le nouveau Premier ministre britannique Boris Johnson a affirmé samedi que le Brexit représentait une “énorme opportunité économique”, en dévoilant ses priorités parmi lesquelles des investissements dans les régions favorables à une sortie de l’Union européenne.

“Quitter l’Union européenne est une énorme opportunité économique pour faire des choses que nous n’avons jamais été autorisés à faire pendant des décennies”, a déclaré Boris Johnson, qui présentait à Manchester (nord-ouest de l’Angleterre), ses priorités en matière de santé, éducation et infrastructures.

Il a également estimé que le Brexit a été traité par Theresa May, à qui il a succédé, comme un “évènement climatique hostile”.

A la tête du gouvernement depuis mercredi, Boris Johnson a promis samedi de nouveaux investissements dans les régions qui ont voté en faveur d’une sortie de l’Union européenne lors du référendum de 2016. Il a assuré qu’il allait intensifier les négociations sur les accords commerciaux post-Brexit et mettre en place des ports francs pour stimuler l’économie.

“Quand les gens ont voté pour quitter l’Union européenne, ils n’ont pas seulement voté contre Bruxelles, mais aussi contre Londres”, a-t-il dit.

Le Premier ministre a également promis de donner plus de pouvoirs aux communautés locales, et de renforcer les infrastructures de télécommunications et de transport.

“Reprendre le contrôle ne signifie pas seulement que Westminster va regagner sa souveraineté sur l’UE, cela signifie également que nos villages, nos villes et nos comtés vont gagner en autonomie”, a-t-il encore déclaré.

Interrogé sur les négociations liées au Brexit, Boris Johnson a dit qu’il était prêt à s’engager avec les partenaires de l’UE, mais seulement si le “backstop” –clause de sauvegarde qui permettrait d’éviter en dernier recours le retour d’une frontière physique entre l’Irlande, membre de l’UE, et l’Irlande du nord, britannique– était retiré de l’accord de divorce en vigueur conclu par Theresa May.

“L’approche du gouvernement du Royaume-Uni n’est pas de se désengager, ni d’être distant, ni d’attendre qu’ils viennent à nous, nous allons essayer de résoudre ce problème”, a ajouté le Premier ministre.

“Nous ne pouvons pas le faire tant que ce backstop anti-démocratique, qui cherche à diviser notre pays, diviser le Royaume-Uni, reste en place. Nous avons besoin de le supprimer et ensuite, nous pourrons avancer”, a-t-il encore affirmé.

– Spéculation sur des élections –

Après avoir affiché la couleur sur le Brexit, réclamant de l’Union européenne un nouvel accord de divorce, Boris Johnson a décidé de se concentrer sur son agenda intérieur, promettant notamment vendredi d’augmenter les effectifs de la police, victime de l’austérité budgétaire en place depuis l’arrivée des conservateurs au pouvoir en 2010.

Selon les analystes, cela pourrait signifier qu’il se prépare à convoquer des élections dans l’espoir d’élargir sa majorité au parlement, actuellement de deux voix seulement, en comptant les dix élus de son allié, le petit parti ultra-conservateur nord-irlandais DUP.

Boris Johnson avait cependant affirmé vendredi, lors d’un déplacement à Birmingham, qu’il excluait un scrutin, soulignant que les Britanniques en avaient assez d’être convoqués aux urnes.

“Ce qu’ils veulent c’est être sortis de l’UE le 31 octobre”, la date butoir fixée après deux reports du Brexit initialement prévu le 29 mars. “Ils ne veulent pas un autre événement électoral, ils ne veulent pas un référendum, ils ne veulent pas de nouvelles élections législatives”, a-t-il dit selon des propos rapportés par l’agence de presse britannique PA.

Des élections pourraient aussi se profiler si les députés britanniques votent la censure contre son gouvernement pour tenter d’éviter une sortie de l’UE sans accord, que n’a pas exclue Boris Johnson.

Jeudi, il avait jugé “inacceptable” l’accord de divorce négocié par Theresa May. Mais les dirigeants de l’UE ont répété qu’ils ne rouvriraient pas l’accord de divorce conclu en novembre.

A son arrivée au pouvoir en juillet 2016, quelques semaines après le vote des Britanniques à 52% pour sortir de l’UE, Theresa May avait également promis de combattre les “injustices criantes”, mais son mandat a complètement été écrasé par le dossier du Brexit, qui a conduit à sa chute faute d’avoir pu convaincre les députés britanniques de voter pour son accord avec Bruxelles.

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