“La voiture au gaz est idéale pour la transition énergétique”

DIDIER HENDRICKX, "Public affaires manager" chez gas.be © DANN
Robert Van Apeldoorn
Robert Van Apeldoorn Journaliste Trends-Tendances

Elle fait peu parler d’elle mais l’automobile au gaz naturel progresse. Elle se vend désormais mieux que l’électrique. VW, Audi, Fiat, Opel, Skoda, Seat ou Toyota proposent des modèles.

1. La voiture au gaz naturel fait moins la une des médias que l’électrique. Pourquoi un succès si mitigé ?

Pas si mitigé que ça… Certes, les pouvoirs publics parlent plus de l’électrique mais, en 2018, il y a eu davantage d’immatriculations d’automobiles au gaz naturel (ou CNG, comme compressed natural gas)

que de voitures purement électriques : 4.000 contre 3.300. En 2013, le nombre d’immatriculations n’atteignait que les 600. C’est une belle progression. Il y a eu aussi un millier de véhicules utilitaires immatriculés l’an dernier, dont une centaine de camions qui roulent avec une forme particulière de gaz naturel, le GNL, un produit liquéfié pour concentrer l’énergie et parvenir à une autonomie importante, de l’ordre de 1.500 km, avec un volume modéré de carburant. Cette croissance s’explique par l’élargissement de l’offre de véhicules et la multiplication des pompes. Il y en a déjà 109, mais une quarantaine devraient s’ajouter cette année, dont une vingtaine en Wallonie.

2. Est-ce que l’automobile au gaz naturel est vraiment plus propre qu’une diesel, et plus intéressante qu’une électrique ?

C’est un véhicule idéal pour la transition énergétique. Ses avantages sont évidents. Une automobile au gaz naturel émet 10 à 15% de CO2 en moins. Les émissions nocives comme les microparticules et le NOx sont nettement plus réduites, jusqu’à 90% moins importantes. Ce bilan peut être encore amélioré en injectant une part du gaz renouvelable (biométhane) dans le gaz naturel. Les voitures adaptées au CNG peuvent rouler avec ce mélange. Et avec 100% de biométhane, les émissions de CO2 sont nulles. Par ailleurs, les véhicules sont des modèles existants adaptés par les constructeurs, qui peuvent ainsi dissimuler les réservoirs sans devoir modifier le volume du coffre. Leur surcoût est modéré, pas plus de 2.000 euros. Et le carburant coûte 30 à 50% moins cher. En outre, l’autonomie est nettement plus importante que celle des voitures électriques, de 300 à 800 km, et il y a encore la possibilité de rouler à l’essence s’il n’y a plus de gaz. Rappelons que ces véhicules au gaz naturel n’entraînent aucun changement d’usage pour l’automobiliste, ce sont des modèles identiques aux voitures diesel ou à essence, et on peut aussi les utiliser dans les parkings souterrains ( interdits aux véhicules LPG, à gaz de pétrole liquifié, qui n’ont rien à voir avec les auto au gaz naturel, Ndlr).

3. Est-ce qu’il y a un soutien public pour ce type de motorisation ?

Cela dépend des Régions. La Flandre exempte ces véhicules de taxe de mise en circulation et de circulation. En Wallonie, à l’occasion du Salon de l’Auto, jusqu’en juin, le secteur du gaz offre une prime de 500 euros, versée par Ores et Resa. A Bruxelles, il n’y a rien pour le moment.

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