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La résistance de Donald Trump justifiée par la psychanalyse?

Et si le résultat des élections américaines pouvait être expliqué non pas par l’économie, mais par la psychanalyse?

Au moment où j’écris cette chronique, je ne sais toujours pas si Joe Biden a définitivement gagné la course à la présidence américaine, et je ne connais pas encore la réaction définitive de Donald Trump en cas d’échec.

Mais je suis déjà certain d’une chose, quel que soit le résultat, les citoyens des Etats-Unis sont divisés en deux camps irréconciliables.

Trump a gagné à l’insu de tout le monde en 2016 et beaucoup de commentateurs, notamment en Europe, ont cru que c’était une parenthèse de l’histoire. Or, il n’en est rien, malgré une majorité de médias contre lui, Donald Trump n’a pas été submergé par une vague démocrate contrairement à ce qu’annonçaient les sondages.

Son discours répond donc bien à une demande politique d’une très grande partie de ses concitoyens. Je dis souvent dans cette chronique que l’économie, c’est d’abord de la confiance. En politique, du moins chez les leaders politiques populistes, ce qui prime, c’est de jouer sur la corde du ressentiment.

Mes confrères du journal économique l’Echo ont eu l’excellente idée d’interviewer Cynthia Fleury, une philosophe et psychanalyste française. Ce qu’elle dit est extrêmement intéressant.

D’abord, si elle reconnait que la notion de ressentiment est présente chez l’homme depuis la nuit des temps, elle remarque, que ce ressentiment est instrumentalisé par quelqu’un comme Donald Trump.

Pourquoi ? Parce que le ressentiment se nourrit de l’incertitude, or, aujourd’hui, à cause de ce virus, non seulement, l’incertitude a fait son entrée dans nos vies de manière fracassante.

On avait plus vu cela depuis la 2ème guerre mondiale. Mais ce qui fatigue psychiquement et moralement les citoyens, c’est qu’ils savent au fond d’eux-mêmes que cette incertitude sera désormais récurrente.

Or, que fait Donald Trump? Cynthia Fleury nous explique qu’il ne s’embête pas à produire des programmes complexes, il préfère une explication binaire, simpliste du monde.

Il conforte uniquement ses partisans, il n’est pas le président des Américains mais uniquement des Trumpistes. Et donc, comme le dit cette psychanalyste, “il instrumentalise le sentiment victimaire en rappelant à ses partisans qu’ils ont été lésés et qu’il va donc les protéger”.

Ici, le simple fait qu’il remet depuis hier en cause la victoire éventuelle de Biden instille le doute et le soupçon sur la démocratie américaine. Cela lui permet d’instiller le poison des thèses complotistes, style, “on vous a volé votre victoire”, et selon Cynthia Fleury, c’est typiquement un signe de l’instrumentalisation du ressentiment.

Et donc, si la confiance est le moteur de nos économies, l’instrumentalisation du ressentiment est aujourd’hui le moteur des populistes, et le poison de nos démocraties!

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