La menace de déflation repointe le bout de son nez

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En février, les prix à la consommation ont baissé de 0,2%, entraînés par la chute des prix de l’énergie.

“Mauvaise nouvelle pour la BCE après la publication du chiffre d’inflation en zone euro, notait ce jeudi l’économiste en chef de CBC”, Bernard Keppenne, sur son blog. En effet, les dernières statistiques d’inflation dans la zone euro montrent qu’à nouveau, l’évolution des prix est négative. Selon Eurostat, l’inflation bisse de -0.2 % en zone euro en février. Elle avait enregistré le mois précédent une hausse de 0.3 % en rythme annuel.

On pourrait se dire que tout cela n’est pas très grave puisque la chute des prix reflète surtout la baisse des prix de l’énergie qui ont dévissé de 8% entre février 2015 et février 2016.

Mais non : l’inflation sous-jacente, qui est un indice dont on a enlevé les éléments les plus volatils et saisonniers (les prix de l’alimentation et de l’énergie), n’affiche plus, en février, qu’une hausse de 0,7%, contre 1% en janvier. C’est bien le signe d’un essoufflement de la demande (qui ne supporte plus les prix) et donc d’une faiblesse de l’activité économique en général.

Préoccupant

C’est d’autant plus préoccupant que la BCE, depuis un an, ne ménage pas ses efforts pour faire repartir l’inflation : elle a abaissé les taux négatifs sur ses dépôts et fait tourner la planche à billets via son opération d’assouplissement quantitatif (“quantitative easing”) : la BCE achète chaque mois environ 60 milliards d’euros de titres avec de la monnaie qu’elle crée, en espérant que les investisseurs à qui elle achète ces titres utiliseront cet argent frais pour l’injecter dans l’économie réelle.

Mais cela ne suffit pas visiblement à faire repartir la machine. La BCE devrait donc annoncer de nouvelles mesures ce mois-ci (sans doute un élargissement du quantitative easing et une baisse du taux de dépôts afin de décourager les banques de placer de l’argent chez elle). Mais on sait qu’elle ne peut, à elle seule, faire renaître le climat de confiance qui pourrait inciter les ménages à consommer plus et les entreprises à investir davantage.

Une dernière remarque, dans ce concert européen, la Belgique se démarque, avec une inflation qui était de 1,8% en janvier, soit bien au-dessus de la moyenne européenne. Une hausse des prix qui s’explique en partie par un phénomène temporaire : la hausse de la TVA sur l’électricité. Mais pas uniquement. Voici deux semaines, Jan Smets, le gouverneur de la Banque nationale, avertissait que certains services affichaient dans notre pays des prix plus élevés qu’en Europe, en raison d’un manque de concurrence dans notre pays par rapport à ses voisins. Cette hausse des prix n’est donc pas non plus un bon signe…

La menace de déflation repointe le bout de son nez
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