La Grèce demande un nouveau programme d’aide de 3 ans contre des réformes “dès la semaine prochaine”

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La Grèce s’est engagée mercredi à des réformes des impôts et des retraites “dès la semaine prochaine” en échange d’un prêt sur trois ans par le Mécanisme de stabilité européen (MES), a indiqué le nouveau ministre grec des Finances Euclide Tsakolotos.

Dans une lettre adressée au président du MES et rendue publique, le ministre a formellement demandé un prêt sur trois ans en s’engageant à “un paquet de réformes et de mesures qui doivent garantir la stabilité des finances publiques et la croissance à long terme”.

Quelques heures avant la publication de cette lettre, un porte-parole du MES à Bruxelles avait confirmé avoir reçu cette demande grecque, qui était attendue après un sommet d’urgence mardi soir à Bruxelles. Lors de ce sommet, les dirigeants de la zone euro se sont donné jusqu’à dimanche pour se décider sur un nouveau programme d’aide, sans lequel la Grèce risque de devoir quitter la zone euro.

Le MES est un mécanisme d’aide européen, mis en place pour garantir la stabilité de la monnaie unique.

Le ministre grec a proposé “la mise en oeuvre immédiate, dès la semaine prochaine, des mesures pour réformer les secteurs d’impôts et des retraites”. Il s’est également engagé “à des mesures supplémentaires pour renforcer et moderniser l’économie”.

Les propositions d’Athènes seront envoyées “jeudi au plus tard” à ses partenaires pour qu’elles soient présentées à la réunion prévue des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe), assure Eucleide Tsakalotos.

Le ministre a exprimé “sa confiance” envers les pays membres de la zone euro en justifiant “l’urgence” de ce prêt demandé au MES par “la situation fragile du système bancaire et le manque de liquidités” en Grèce.

Il a assuré que ce prêt serait “utilisé pour honorer les dettes à tous les créanciers” du pays ainsi que pour “la stabilité de l’économie” en réitérant “l’engagement de la Grèce à rester membre de la zone euro” et à “respecter ses règles”.

“Cette lettre remplace les propositions du 30 juin”, soumises par la Grèce à ses partenaires, a conclu le ministre. Le gouvernement avait envoyé le 30 juin des propositions sur un nouveau plan d’aide que les créanciers n’avaient pas voulu discuter avant le déroulement du référendum de dimanche dernier en Grèce. Ces propositions avaient été soumises par le prédécesseur d’Eucleide Tsakalotos, le flamboyant Yanis Varoufakis qui a démissionné lundi.

Groupe de travail

La zone euro, qui est l’un des principaux créanciers de la Grèce, a reçu une demande d’un nouveau programme d’aide de la part du gouvernement grec, avait indiqué un peu plus tôt le porte-parole de Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe.

“Une demande pour un soutien du Mécanisme européen de stabilité (MES) a été reçue de la part du gouvernement grec”, a annoncé vers midi sur Twitter Michel Reijns, porte-parole de Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe réunissant les ministres des Finances de la zone euro.

M. Reijns a encore affirmé que cette demande serait traitée par un groupe de travail, et qu’il n’y aurait pas de conférence téléphonique des grands argentiers de l’eurozone à ce sujet dans la journée, comme cela avait été annoncé hier.

L’introduction de cette demande était attendue après un sommet d’urgence mardi soir à Bruxelles, où les dirigeants de la zone euro se sont donnés jusqu’à dimanche pour décider d’un nouveau programme d’aide, sans lequel la Grèce, dont les caisses sont vides et les banques fermées, risque de devoir quitter la zone euro.

Il est encore attendu du gouvernement un nouveau paquet de réformes économiques “détaillées” et “crédibles” conditionnant ce nouveau plan de sauvetage.

Ce train de propositions doit être présenté au plus tard jeudi à minuit pour que les créanciers de la Grèce puissent les évaluer. Les institutions (UE et FMI) se pencheront sur celles-ci vendredi, avant les ministres des finances de l’eurozone qui se réuniront à ce sujet samedi.

Selon leur appréciation, les 28 chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, convoqués à Bruxelles dimanche pour un sommet extraordinaire, pourraient alors donner leur feu vert à une reprise des négociations sur ce troisième programme d’aide.

Si tel n’était pas le cas, une sortie de la Grèce de la zone euro serait alors envisagée. Les dirigeants européens pencheraient dans ce cas plutôt pour une aide humanitaire à prodiguer au peuple grec.

A l’issue de son allocution au Parlement européen à Strasbourg mardi, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a bien promis qu’il formulerait le lendemain des propositions de réformes “concrètes et crédibles” pour une “solution durable”. “J’espère que nous allons réussir ces prochains jours à répondre à ce qu’exige la situation, dans l’intérêt de la Grèce et de la zone euro”, a encore indiqué le Premier ministre grec Alexis Tsipras aux eurodéputés.

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