La Grèce a besoin d’une nouvelle aide européenne d’au moins 36 milliards d’euros (FMI)

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La Grèce aura besoin d’une nouvelle aide de 36 milliards d’euros des Européens dans les trois prochaines années même si elle accepte dimanche le plan des créanciers soumis à référendum, estime le FMI dans un rapport publié jeudi.

Les besoins de financement globaux du pays ont été aggravés par “d’importants changements politiques” à Athènes et sont estimés au total à au moins 50 milliards d’euros d’ici à fin 2018, sur fond de croissance revue drastiquement à la baisse en 2015 à 0% contre 2,5% attendus en avril, assure le Fonds monétaire international (FMI). Outre cet argent frais, les Européens devront considérablement repousser les échéances de remboursement de la Grèce en “doublant” la durée de vie de leurs obligations et la période de grâce sur les intérêts, estime le FMI. Ils s’exposent toutefois à une perte sèche (“haircut”) de plus de 53 milliards d’euros dans l’hypothèse où la Grèce ne tiendrait pas les objectifs budgétaires du plan des créanciers, indique ce rapport préliminaire sur la dette grecque. “Si le paquet de réformes actuellement à l’étude est davantage affaibli, un +haircut+ sur la dette deviendra nécessaire”, indique ce rapport dont le FMI a exceptionnellement décidé la publication à quatre jours d’un référendum crucial à Athènes. Depuis plusieurs semaines, le Fonds répète que ses partenaires européens doivent faire un geste pour alléger la dette de la Grèce, qui flirte avec les 180% de son Produit intérieur brut (PIB). C’est néanmoins la première fois que l’effort requis est précisément chiffré. “Pour s’assurer que la dette est soutenable avec une forte probabilité (…), de nouveaux financements européens seront nécessaires dans les prochaines années”, écrit le FMI, l’un des trois créanciers de la Grèce avec l’Union européenne et la Banque centrale européenne.

Le FMI met l’aggravation “substantielle” des besoins de financement grecs sur le compte de changements politiques “plus tôt cette année”, en référence à l’arrivée au pouvoir à Athènes du parti anti-austérité Syriza avec lequel les Européens ont rompu les négociations. Les chiffres pourraient être encore plus alarmistes: l’institution prend soin de préciser que les dernières péripéties du pays (fermeture des banques, contrôle des capitaux, défaut vis-à-vis du FMI) ne sont pas prises en compte dans le rapport alors qu’elles auraient un important “impact négatif”.

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