La Fed promet un taux proche de zéro jusqu’en 2013

© Image Globe / JIM LO SCALZO

La réserve fédérale américaine, qui se dit inquiète pour la croissance, se réserve la possibilité de prendre de nouvelles mesures pour favoriser la reprise. A cette annonce, Wall Street s’est montrée hésitante.

C’est la première fois que la Fed prend un engagement aussi précis. Jusque-là, elle prévoyait de le maintenir à ce niveau “pendant une longue période”, formule ambiguë et diversement interprétée. Cette perspective de voir la politique monétaire bloquée sur le mode “taux zéro” à moyen terme montre l’état inquiétant de la première économie mondiale. “Il n’y a là rien pour rétablir la confiance dans le dollar”, estimaient les analystes de RDQ Economics.

La banque centrale des Etats-Unis (Fed) a annoncé mardi qu’elle allait garder son taux d’intérêt directeur près de zéro “au moins jusque mi-2013” et qu’elle envisageait de nouvelles mesures de relance pour aider l’économie. La Fed a indiqué dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion d’une journée de son comité de politique monétaire que son taux d’intérêt directeur, maintenu entre 0% et 0,25% depuis décembre 2008, devrait rester à ce niveau au moins deux ans encore.

“La croissance économique cette année a été considérablement plus lente que ne l’avait prévu le comité”, a relevé la Fed, et “les risques pour les perspectives économiques se sont accrus”.La Bourse de New York se montrait hésitante après ces commentaires, le Dow Jones oscillant au tour de l’équilibre dans les minutes suivant la publication du communiqué: l’indice vedette se hissait de 0,43% et le Nasdaq de 1,85%.

L’institution a vu en 2011 ses prévisions constamment démenties par les faits. Alors qu’en janvier ses dirigeants voyaient la croissance atteindre 3,4% à 3,9% en fin d’année, cet objectif est aujourd’hui complètement illusoire: au premier semestre, le taux de croissance est descendu sous les 1% en rythme annuel. Des économistes sont allés jusqu’à se demander si les Etats-Unis n’étaient pas de nouveau en récession, comme l’ancien secrétaire au Trésor Larry Summers, qui situe cette probabilité à “une chance sur trois”.

Pessimisme affiché sur la croissance

La banque centrale a rapporté qu’elle envisageait de nouvelles mesures pour stimuler l’activité. “Le comité a discuté de l’ensemble des outils politiques à sa disposition pour promouvoir une reprise économique plus forte dans un contexte de stabilité des prix”, a-t-elle expliqué. Le détail des mesures considérées, qui n’a pas été fourni, pourrait apparaître dans le compte-rendu de cette réunion que la Fed doit publier le 30 août. Avant cela, son président Ben Bernanke pourrait les expliciter dans un discours sur la politique monétaire prévu le 26 août à Jackson Hole (Wyoming, Ouest).

Mais la Fed affiche d’ores et déjà ses divisions sur le sujet. Sur les dix votants, trois se sont opposés au changement de formulation sur le taux d’intérêt directeur, une proportion de dissidents considérable dans l’histoire des communiqués de la Fed. Ce sont trois présidents de branches régionales de la Fed qui professent leur réticence pour toute mesure pouvant alimenter l’inflation: Richard Fisher de Dallas, Narayana Kocherlakota de Minneapolis et Charles Plosser de Philadelphie.

Avant un nouveau cycle de relance monétaire, “la barre est de fait très haute, compte tenu de la forte résistance sur le Capitole [de la part de parlementaires républicains, ndlr] et au sein des branches régionales de la Fed”, soulignait Ian Shepherdson, de High Frequency Economics. Pour le moment, la politique monétaire de la Fed reste inchangée, après plusieurs jours de chute des indices boursiers mondiaux qui a tourné les yeux des investisseurs vers elle.

Le taux d’intérêt directeur est un outil auquel la Fed n’a pas eu l’occasion de toucher depuis deux ans et demi. Et le niveau de liquidités injectées dans le système financier va toujours être maintenu constant: la Fed continuera à réinvestir sur les marchés quand les titres qu’elle détient parviennent à maturité. Le prochain comité de politique monétaire est programmé le 20 septembre. Mais la Fed peut toujours en convoquer un à tout moment si elle le juge nécessaire.

Un engagement très précis

C’est la première fois que la Fed prend un engagement aussi précis. Jusque-là, elle prévoyait de le maintenir à ce niveau “pendant une longue période”. La Fed a également indiqué que le comité avait réfléchi à de nouvelles mesures de relance. “Le comité a discuté de l’ensemble des outils politiques à sa disposition pour promouvoir une reprise économique plus forte dans un contexte de stabilité des prix”, a-t-elle expliqué. Ces annonces ont été justifiées par une croissance “considérablement plus lente” qu’attendu et des risques qui “se sont accrus”. La Réserve fédérale, qui avait réduit ses prévisions de croissance lors de sa réunion de juin, a continué à se montrer pessimiste pour la première économie mondiale, en disant que la hausse du produit intérieur brut sera moins forte que prévu.

Les annonces de la banque centrale américaine étaient surtout très attendues après que l’abaissement de la note souveraine des Etats-Unis par Standard & Poor’s se traduise lundi par une déroute des marchés financiers. Tout au long de ce mardi, les investisseurs ont eu les yeux rivés vers les Etats-Unis. Les Bourses européennes ont néanmoins clôturé cette journée sur une touche positive, soit en limitant les pertes, soit comme le CAC 40 en affichant une hausse, la première depuis onze séances.

Ces annonces de la Fed restent pour l’heure difficiles à interpréter. La Bourse de New York s’est en effet montrée hésitante mardi après les commentaires de la banque centrale américaine (Fed), le Dow Jones oscillant autour de l’équilibre dans les minutes suivant la publication du communiqué: l’indice vedette se hissait de 0,43% et le Nasdaq de 46,32%. Vers 18H30 GMT, le Dow Jones Industrial Average prenait 46,32 points à 10.856,17 points après être tombé dans le rouge peu après les commentaires. Le Nasdaq, à dominante technologique, prenait 43,58 points à 2.401,27 points.

Trends.be, avec Lexpansion.com

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