La dette belge ? Une bonne affaire !

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La Belgique a émis 3,21 milliards d’euros de dette à court terme à des taux en baisse. Investir dans les obligations belges serait “particulièrement attractif” selon la banque d’affaires française Natixis. Explications.

La Belgique a émis mardi 3,21 milliards d’euros de dette à court terme, sous forme de certificats de trésorerie, à des taux en baisse sur les obligations à trois mois, selon des chiffres de l’Agence fédérale de la dette. La Belgique tablait sur une fourchette de 3 milliards à 3,5 milliards d’euros. L’offre a été plus de deux fois supérieure à la demande.

Dans le détail, la Belgique a vendu pour 1,605 milliard d’euros d’obligations à trois mois, à un taux moyen pondéré de 0,179 % (soit le taux le plus bas pour ce type d’instrument depuis juin 2010, selon l’agence Bloomberg- et le même montant d’obligations à 6 mois, à un taux moyen de 0,226 %). Lors de la dernière adjudication de certificats de trésorerie à trois mois, le 17 avril, le taux moyen pondéré avait atteint 0,229 %.

La dette belge : une bonne affaire, selon Natixis

Bonne nouvelle au moment où le gouvernement d’Elio Di Rupo doit transmettre à la Commission européenne une mise à jour de sa trajectoire budgétaire pour les années à venir. Le service de recherche de la banque française Natixis a publié une note détaillant les raisons qui font des obligations belges une bonne affaire (Natixis Flash Markets n°295, “Belgium : do the current yields really reflect the risks ?”). “En termes de risque et de rendement, quelle que soit la maturité, la dette belge est relativement attractive”, conclut le document.

Tous ceux qui cherchent à investir d’importants montants sans risque (banques, assurances, fonds de placement, etc.) se focalisent sur les obligations allemandes. Mais celles-ci ne rapportent guère : 1,7 % pour les titres à 10 ans au marché secondaire le vendredi 27 avril. Il y a moyen d’obtenir des taux nettement plus élevés avec la dette espagnole ou italienne, qui cotaient à 5,9 % et 5,6 % à la même date, mais le précédent grec, où les investisseurs ont dû accepter de perdre plus de 60 % de la valeur de leur investissement obligataire, refroidit les ardeurs.

La Belgique cote au marché secondaire environ à 3,3 % à 10 ans, soit deux fois l’intérêt allemand. Et pour Natixis, c’est une bonne affaire, car le pays serait victime d’une image négative. “Les fondamentaux macroéconomiques sont plutôt rassurants : la profitabilité des entreprises est bonne, à l’export l’exposition aux marchés prospères est haute, la balance courante équilibrée, la position externe très positive, etc. L’économie belge devrait donc continuer à surpasser les performances économiques de la zone euro”, indique le document de la banque française.

L’économie belge a plutôt fait mieux que les autres pays de l’UE à travers la crise financière de 2008. “La Belgique est le premier des six grands pays de la zone euro à revenir à la croissance”, souligne Natixis. Il continue en précisant que “le risque de financement (de la dette) est totalement absent (le Trésor belge a déjà achevé les deux tiers de son programme de financement de l’année), pendant que le risque bancaire semble être sous contrôle, bien qu’il soit toujours présent (Dexia).”

Un bémol quand même : la chute de la production automobile belge, qui est passée de 800.000 en 2007 à une prévision de 420.000 pour cette année. Mais le service de recherche de Natixis estime que l’alerte lancée par la Commission européenne en février sur les déséquilibres macroéconomiques du pays est “excessive”. La perte de parts de marché est “relativement marginale” par rapport à celle des autres pays concernés par cette nouvelle procédure.

Trends.be, avec Robert van Apeldoorn et Belga

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