La CNE a décidé, à 70%, de rejeter le projet d’accord interprofessionnel 2019-2020

© Belgaimage

La CNE a décidé lundi, après en avoir “longuement débattu”, de rejeter le projet d’accord interprofessionnel (AIP) 2019-2020, a annoncé le syndicat chrétien d’employés. L’ensemble de CSC, dont la CNE fait partie, adoptera sa position définitive par rapport au projet d’AIP ce mardi, tout comme la FGTB et le syndicat libéral CGSLB.

Le Comité national de la CNE s’est prononcé par 30% de oui et 70% de non.

La CNE souligne quelques points positifs, dans le projet d’AIP, comme son existence même ou le fait qu’il prévoie une hausse de salaire brut. Mais, surtout, le syndicat relève plusieurs points négatifs importants tels qu’une norme salariale d’1,1% sur deux ans insuffisante ou la hausse “très insuffisante” d’1,1% du salaire minimum. Le syndicat juge également que “le caractère tout particulier du contexte politique et social”, qui a conduit à deux grèves nationales fin décembre et mi-février, “n’a pas été suffisamment pris en compte.” En outre, la “hausse de la flexibilité non négociée, même modeste” que permet le projet d’AIP est regrettable aux yeux de la CNE, qui estime aussi que les mesures écologiques “se limitent à un rattrapage très modeste de la baisse des interventions dans les frais de déplacements” et que “la clause de paix sociale est formulée de façon particulièrement dure”.

“Ce projet d’AIP respecte un certain nombre de balises de principe. Il offre des résultats concrets mais très limités pour les travailleurs (hausse en brut possible mais très faible; régimes de fins de carrière prolongés un peu… mais pour une très petite catégorie de travailleurs) et déçoit sur nos revendications essentielles. Il ne valorise pas suffisamment la dynamique de mobilisation syndicale et sociale dans une situation politique où notre positionnement doit montrer le conflit entre les intérêts des travailleurs et les décisions du gouvernement sortant”, résume la CNE.

Dans la foulée, le syndicat d’employés avance ses priorités pour les prochaines semaines qui sont, dans les secteurs, d'”aller chercher au moins 1,1% en salaire brut”, de “faire de la suppression de la loi ‘Zéro Salaire’ une priorité absolue des débats électoraux, (des) mobilisations dans la perspective des élections et des scénarios après le 26 mai” et de “revendiquer des fins de carrières décentes qui tiennent compte de la pénibilité du travail”.

Vendredi, le pendant flamand de la CNE, la LBC, avait donné son feu vert au projet d’AIP mais à une courte majorité.

Le syndicat d’employés et cadres de la FGTB, le Setca, a, lui, approuvé le texte à 61% des suffrages.

Partner Content