La classe moyenne belge mise en danger par la modération salariale

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La modération salariale et les coupes budgétaires dans les services publics mettent la classe moyenne belge sous pression, a averti mercredi l’Organisation internationale du travail (OIT) dans le cadre d’une nouvelle étude de cet organe des Nations unies.

Tant avant que pendant la crise financière, la Belgique a été préservée de l’érosion de la classe moyenne européenne, explique Daniel Vaughan-Whitehead, co-auteur du rapport de l’OIT. En Europe, cette dernière a en effet diminué de 2,3% entre 2004 et 2011, selon les dernières données disponibles, alors que la classe moyenne belge a, elle, augmenté d’1%, faisant de la Belgique une exception au sein de l’Union européenne.

La préservation de la classe moyenne belge est, d’après Daniel Vaughan-Whitehead, la conséquence de plusieurs facteurs stabilisateurs tels qu’une tradition de dialogue social, l’indexation automatique des salaires et un secteur public qui a évité de lourdes économies.

La classe moyenne “assure la croissance économique”

Mais, avertit l’auteur de l’étude, la tendance à la modération salariale et le démantèlement du service public mettent cette classe moyenne sous pression, y compris en Belgique. Celle-ci “fait beaucoup appel aux services publics. Une plus petite offre d’accueil des enfants signifie par exemple que les deux parents vont moins travailler et donc disposer de moins de revenus”, illustre-t-il.

Cette pression supplémentaire sur la classe moyenne ne constitue pas une bonne nouvelle, prévient l’OIT. C’est elle “qui finance le modèle social européen et assure la croissance économique”, affirme Daniel Vaughan-Whitehead.

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