La Chine connaît une transition “douloureuse”, mais ne menace pas l’économie mondiale

Le Premier ministre chinois Li Keqiang. © Reuters

La Chine fait face à une transformation “douloureuse” et compliquée de son modèle de croissance, a reconnu jeudi le Premier ministre Li Keqiang, mais l’essoufflement de la deuxième économie mondiale ne menace pas la croissance dans le monde, a-t-il insisté.

Le gouvernement chinois vante volontiers ses efforts de rééquilibrage pour passer d’un modèle économique basé sur les investissements dans les infrastructures, l’industrie lourde et les exportations, à une croissance alimentée par l’essor de la consommation intérieure, les services et une montée en gamme industrielle.

“Ce sera un processus douloureux et semé d’embûches”, a prévenu Li Keqiang, devant un parterre de chefs d’entreprises réunis à Dalian (nord de la Chine) pour le Forum économique mondial. “Des à-coups dans les performances économiques sont inévitables”, a poursuivi le dirigeant, avant de prendre un ton rassurant.

Les marchés financiers mondiaux avaient violemment décroché le mois dernier, saisis par un regain d’inquiétudes sur la santé vacillante de l’économie chinoise, sur fond de doutes persistants sur l’efficacité des mesures de soutien adoptées par Pékin.

Certes, les autorités ne réagiront pas aux “soubresauts de court terme”, mais “s’il apparaît que l’économie est en train de s’enfoncer en-dessous de la fourchette raisonnable (où elle évolue actuellement), nous avons des moyens appropriées pour gérer la situation”, a assuré le Premier ministre. “L’économie chinoise ne connaîtra pas d’atterrissage brutal”, a-t-il martelé.

Li Keqiang a ensuite vertement réfuté l’idée que les déboires de l’activité en Chine menaceraient l’économie mondiale. “La Chine n’est pas une source de risques pour le monde, bien au contraire elle est une robuste source de croissance”, a-t-il souligné, rappelant que le pays représentait quelque 30% de la croissance mondiale au premier semestre.

Selon lui, à l’inverse, la Chine subit le contre-coup de la conjoncture extérieure. “La Chine est une économie étroitement intégrée aux marchés internationaux. Etant donné la faible croissance de l’économie mondiale, la Chine ne peut pas en sortir indemne”, a-t-il souligné.

La croissance du PIB chinois a glissé à 7,3% en 2014 –selon un chiffre révisé cette semaine en baisse–, soit son plus bas niveau depuis près d’un quart de siècle.

Et Pékin anticipe un ralentissement à 7% cette année, sur fond de contraction du secteur manufacturier, de demande morose et de fléchissement des exportations.

Néanmoins, étant donné que le Produit intérieur brut chinois dépasse désormais les 10.000 milliards de dollars, une progression annuelle de 7% “représente bien plus (en valeur) que les croissances à deux chiffres” des dernières décennies, a argumenté Li.

Il a défendu une poursuite des réformes structurelles “de façon progressive”, fournissant peu de détails. Et évoquant la récente dévaluation du yuan, il a répété encore une fois que la Chine “ne voulait pas d’une guerre de devises”.

Partner Content