La Birmanie, un eldorado après 50 ans de ruine

© istock

La Birmanie, où se déroulent dimanche les premières élections promises libres depuis 25 ans, fait figure d’eldorado de l’Asie du sud-est, après avoir été ruinée par 50 ans de junte militaire.

La Banque mondiale prédit pour 2014-2015 une croissance de plus de 8%, fondée notamment sur un boom de la construction et de la production de biens manufacturés, balbutiante.

Le pays, sorti exsangue de ses décennies d’une junte adepte de “voie birmane vers le socialisme”, se retrouve aujourd’hui au 4e rang des pays connaissant la plus forte croissance au monde, selon la Banque mondiale.

Le Produit intérieur brut par habitant reste l’un des plus bas d’Asie du sud-est (à 1.105 dollars par personne et par an) et plus d’un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté. Le pays est encore très agraire: les trois quarts de la population vivant de l’agriculture alors que les infrastructures sont en ruine, des routes aux hôpitaux et que 70% des habitants n’ont pas l’électricité.

La Birmanie reste aussi l’un des plus mauvais élèves au niveau mondial en termes de budget consacré à l’éducation ou à la santé.

Des réformes économiques ont toutefois été lancée par le régime semi-civil du président Thein Sein, ayant permis la levée de la plupart des sanctions occidentales et l’afflux des investisseurs étrangers.

Mais le pays n’en est qu’au début de sa mue et les hommes d’affaires ayant conservé des liens avec l’ancien régime continuent de dominer l’économie.

L’armée elle-même, puissant acteur politique avec 25% des sièges qui lui sont réservés au parlement, a des participations dans de nombreuses entreprises.

En termes de corruption, la Birmanie est à la troisième plus mauvaise place mondial du classement Verisk Maplecroft.

Ressources naturelles convoitées

La Birmanie est riche en ressources naturelles, pétrole, gaz, jade, cuivre ou bois précieux, objet d’un large pillage dénoncé par les ONG.

En 2014, la Birmanie a ainsi vendu sur le marché mondial, notamment en Chine, près de 27,5 milliards d’euros de jade, dix fois le chiffre officiel, selon un récent rapport de l’ONG Global Witness.

Ces ressources naturelles, ainsi que l’opium, font partie de la zone grise de l’économie birmane, et nourrissent la guerre civile qui se poursuit dans plusieurs régions du nord du pays, les groupes rebelles et l’armée s’affrontant pour les contrôler.

La Birmanie, berceau du Triangle d’Or, entre le Laos, la Chine et la Thaïlande, est le deuxième plus gros producteur mondial d’opium, base de l’héroïne, derrière l’Afghanistan.

La Birmanie, dont la population est établie à 51,5 millions d’habitants (recensement national de 2014), s’est dotée en 2005 d’une nouvelle capitale Naypyidaw, à 400 km au nord de Rangoun, qui reste la capitale économique.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content